Unmap
Volcano Choir
For Emma, Forever Ago, le premier effort de Bon Iver, fut pour beaucoup le disque le plus marquant de l’année 2008. Et je n’échappe pas à la règle, Justin Vernon ayant, à mon sens, livré un album qui fait mal là où il faut. Un indispensable, comme l’était Alela Diane un an plus tôt. Dès lors, le projet Volcano Choir ne pouvait que susciter de l’intérêt par la présence même du songwriter originaire du Wisconsin, accompagné pour l’occasion de ses amis du groupe Collections of Colonies of Bees, jusqu’ici inconnu au bataillon. Il ne fallait donc pas se faire prier pour jeter une oreille sur Unmap, un opus annoncé sur papier comme l’antithèse même de la première livrée de Bon Iver.
Ainsi, la voix de Justin Vernon est le seul élément à nous être familier, on la retrouve aussi envoûtante et poignante que sur For Emma, Forever Ago. Pour le reste, on s’aventure dans l’inconnu et l’on se doit d’enfiler notre ceinture de sécurité, cet album étant, pour rappel, présenté comme le fruit de nombreuses expérimentations. Dès lors que Vernon essaye de se la jouer avant-folk, on peut dire que l’essai est loin d’être transformé. Pourtant, le début de l’opus nous avait laissé une bonne impression avec la mise sous tension de Sleepymouth et l’évidence même d’Island, IS, ce morceau qui a servi de mise en bouche voici quelques mois. Passé ce titre, Unmap tombe en complète déliquescence, malgré quelques idées ingénieuses à gauche, à droite. Mais si c’est pour nous servir des Mbira In The Morass, Justin Vernon peut clairement passer son chemin ! Alors, on a beau s’essayer à des comparaisons avec Steve Reich, TV On The Radio et autres Tortoise, la seule mention de ces noms est inutile puisque l’album n’atteint jamais des sommets. Loin de là…
Au bout du compte, Unmap a trouvé un certain écho dans la presse par la seule présence de mister Bon Iver tandis que Jagjaguwar a peut-être vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Pour preuve, cet album ne fait plus grand bruit quelques semaines après sa sortie. Un flop retentissant. S’arrêter dessus n’est rien d’autre qu’une perte de temps !