Tweak Bird
Tweak Bird
It's that time of year again… Plus que quelques semaines avant l'indigestion de foie gras et de champagne et déjà le rythme des sorties hebdomadaires prend un peu de plomb dans l'aile. C'est donc le moment rêvé pour s'appesantir sur ces disques à qui on a oublié de donner leur chance pour des raisons souvent inavouables – une pochette hideuse, un nom pas bien engageant, le fait que le groupe soit totalement inconnu au bataillon et on en passe. Dans le cas présent, on invoquera le bon vieux "manque de temps", alibi en béton armé du rédacteur à la petite semaine. Et comme chaque année, si on ne regrette globalement pas le tri sélectif effectué sur base de critères complètement arbitraires, on finit quand même bien par tomber sur un disque qu'on aurait aimé découvrir plutôt.
Et c'est ainsi que débarque sur ces pages Tweak Bird, duo fraternel originaire de l'Illinois dont le but semble être de vouloir faire un maximum de boucan avec un minimum d'instruments – une batterie et une guitare. Et force est de constater que nos deux frangins s'en sortent avec les honneurs. Après une première écoute, on a envie de dire du groupe qu'il est moins papy que les White Stripes, moins groovy que les Black Keys, moins flippant que Black Sabbath et moins couillu que les Queens of the Stone Age. Pourtant, dans un contexte qu'il ne faut pas imaginer comme propice à ériger en religion le plus petit dénominateur commun, le duo formé par Caleb et Ashton Bird enchaîne avec une efficacité redoutable les brûlots de deux minutes bien tassées où se télescopent blues, punk, jazz et stoner, le tout dans une ambiance qui flaire bon les psychotropes – en même temps, venant de mecs chevauchant torses nus une vieille Kawasaki au beau milieu de nulle part, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'ils ne tournent qu'à l'eau plate .
Et si on regrette certainement le caractère un peu trop "monolithique" de l'objet, on se dit également que le temps de se rendre compte de ce petit inconvénient et le disque est déjà terminé. En effet, avec 10 titres et même pas 28 minutes au compteur (dont un ultime morceau de 6 bonnes minutes), vous comprendrez que ce premier opus de la fratrie Bird fait partie de ces petits plaisirs fugaces, ceux qui ne changent pas une vie mais ont au moins le mérite d'un peu la pimenter.
PS: pour ceux que ça intéresse, l'album est en écoute dans son intégralité sur Soundcloud.