Tourism / Terrorism
The So So Glos
Généralement, le meilleur moyen pour un groupe débutant ou peu connu de se mettre en évidence dans son dossier de presse, c'est de mentionner les noms d'illustres pairs pour qui il a eu l'honneur d'essuyer les plâtres. C'est généralement un petit détail qui attire l'œil du journaleux en manque de références et qui en dit souvent long sur les préférences musicales du ou des zigues en question. Dans le cas du premier EP de The So So Glos, la sempiternelle press sheet mentionne en gros caractères la tournée dans laquelle est embarqué le groupe en compagnie des mièvres Virgins. Pourtant, on aurait bien tort de comparer ces deux groupes new-yorkais que rien n'unit. A l'écoute de Tourism/Terrorism, on a même tendance à penser qu'avec leur rock furibard et pouilleux, ces quatre-là ont dû foutre une sacré trouille à un public d'adolescentes plus habituées à se manger du rock formaté pour B.O. de Gossip Girl ou The O.C..
Pourtant, ce n'est pas dans les sauteries de la jeunesse new-yorkaise de l'Upper East Side qu'on risque de rencontrer les So So Glos. Avec leur punk rock qui emprunte aux Strokes le sens mélodique et aux Black Lips cette capacité inimitable à foutre un souk pas possible en quelques braillements et trois accords simplissimes, c'est plutôt dans un bouge crasseux du fin fond de Brooklyn ou du Queens qu'il faudra partir à la recherche de cette joyeuse bande de post-ados déchaînés qui n'ont pas leur pareil pour jouer une musique urgente et qui ne connaît pas le sens du mot "temps mort". Sommairement post-hardcore, légèrement pop et résolument punk, la musique des So So Glos a été importée en Europe par les nez creux de l'agence bordelaise Babylone Promotion, qui frappent avec ce premier effort des Américains un très joli coup. En 27 minutes et avec un format qui se trouve à mi-chemin entre l'EP et l'album 'rikiki maousse costo', The So So Glos nous rappellent un autre groupe passé complètement inaperçu en 2009 malgré un album capable de rivaliser avec la crème des meilleurs labels underground de la Big Apple, The Strange Boys. On leur souhaite juste de connaître un succès un peu moins confidentiel que ces derniers...