Three Free Trees

Pokett

French Toast – 2010
par Jeff, le 21 décembre 2010
7

L'année étant pour ainsi dire bouclée, on peut enfin s'amuser à tirer des bilans en tous genres. Et parmi les leçons de 2010, on se devra de souligner l'excellente santé du rock français indépendant. En effet, cela faisait des années qu'on ne l'avait plus vu à telle fête: des groupes comme Villeneuve, Baden Baden, Da Brasilians, Dondolo, Roken Is Dodelijk ou Young Michelin ont tous fait montre d'une fraîcheur et d'un talent auxquels on n'avait pas été habitués depuis bien longtemps – du moins pas dans de telles quantités. Mais la jeune garde n'a pas été la seule à se faire remarquer; en effet, d'autres représentants un peu plus chevronnés de la scène française ont été bien inspirés en 2010. Parmi ceux-ci, citons le cas Pokett, dont nous allons nous pencher sur le dernier album.

Pour ceux dont le nom n'évoque rien si ce n'est l'orthographe foireuse d'un mot anglais, sachez que Pokett est un groupe dont la force motrice se nomme Stéphane Garry, songwriter de 34 ans fasciné par un tout un pan de la musique folk/rock américaine, d'Elliott Smith à Wilco en passant par Death Cab For Cutie. Ses influences parfaitement assumées et revendiquées, le Parisien peut alors laisser parler son talent. Ainsi, depuis un premier album remarqué en 2004 (Crumble), Stéphane Garry n'a cesse d'affiner une recette tout ce qu'il y a de plus traditionnelle. Partant d'une structure que l'on imagine simple et faite de quelques accords de guitare, Stéphane Garry ne s'impose aucune contrainte et module selon son bon vouloir les structures. De cette attitude décomplexée ressort une palette assez variée d'ambiances: cela va du folk dans toute sa simplicité à un pop à tiroirs multiples en passant par un mélange de ces deux approches.

Après un premier album minimaliste et un second effort plus ambitieux, Pokett semble avoir trouvé une sorte de juste milieu dans lequel le groupe parvient à s'épanouir autour de son leader. Il se dégage alors de cet album un sentiment agréable de d'humilité teintée d'une joie évidente de partager. Il en faut peu pour être heureux, disait l'autre. Et cela, Pokett l'a bien compris, pour votre plus grand plaisir.