Think
Lovvers
En regard d’un rock indépendant de plus en plus sophistiqué et tatillon sur les sonorités (on prendra a témoin les groupes de post-rock émergents), on voit apparaître une quantité de petites formations qui désirent retourner à quelque chose de plus agressif et spontané. Les Lovvers, comme les Black Lips entre autres, renouent avec le punk rock crasseux de la fin des années 70 qui avait bercé la génération grunge. Ils font peu de cas du son, des textes et des compositions qui outrepassent les 4 accords pour se concentrer sur le jeu de scène et sur la dispense d’énergie en général. En deux ans, les Lovvers ont donc beaucoup tourné et très peu passé de temps en studio.
Des suites de cette courte cogitation est né le non moins succinct Think, album électrochoc aux allures d’EP. En 13 minutes et 7 morceaux, les Lovvers n’ont d’autre choix que d’aller à l’essentiel. Empruntant aux Germs et aux Wipers, ils nous livrent un punk rock brut de décoffrage, sans aucune nuance, qui rappelle ce que les Hives ont pu nous livrer à leurs débuts (mais en plus sale encore) ; le tout enregistré, dirait-on, avec un dictaphone artisanal. Gare aux acouphènes.
Think ? Pense ? Effectivement cet album demande réflexion. On a bien saisi l’énergie, on a entrevu aussi le divertissement que peuvent offrir les Lovvers en live, mais ça s’arrête là. Très basique, ce Think n’a pas la charge émotive de ses influences et pèche cruellement par son manque de propos (son minutage n’y est pas pour rien). On a l’impression d’avoir bu une canette de soda presque fraîche.
Le groupe n’est pas mauvais, l’idée non plus, mais Think fait plus office d’apéritif au live que d’album pertinent.