The Western Lands

Gravenhurst

Warp – 2007
par Nicolas, le 17 septembre 2007
8

Groupe classé "à part" dans le catalogue électronique et avant-gardiste du label Warp, Gravenhurst s’en sort plutôt bien avec la sortie ces jours-ci d’un quatrième album qui aura vite fait de confirmer tout le bien que l’on pensait de la formation de Nick Talbot. Deux ans après Fires In Distant Buildings, le songwriter de Bristol nous revient donc avec The Western Lands, une œuvre qui pourrait constituer un point de jonction idéal dans la discographie de la formation britannique. D’ailleurs, cette dernière, voire plutôt son maître à chanter Nick Talbot, est en passe de réussir le grand chelem, tant ses différentes productions sont en tous points remarquables.

Bien qu’il se soit quelque peu défait de l’ombre de l’indispensable Nick Drake sur le dernier Fires In Distant Buildings, où le songwriting de grande classe se heurte à des passages bruitistes, Gravenhurst semble cette fois-ci laisser davantage de place à un esprit pop, celui-ci étant plongé dans des embruns de psychédélisme ("Song Among The Pine", "Grand Union Canal"). Ne reniant pas le folk de Black Holes In The Sand et de Flashlight Seasons, Nick Talbot n’oublie pas non plus de glisser à nouveau ses doigts dans la prise. Et si le résultat débouche sur quelques titres sous haute tension ("Hollow Men", "The Western Lands"), on sentira encore l’influence du shoegazing de My Bloody Valentine poindre le bout de son nez. Toutefois, la marque du musicien de Bristol s’applique particulièrement à ces atmosphères tout en retenue qui se déploient d’un bout à l’autre de l’album. Même l’électricité n’a pas d’emprise sur la profonde mélancolie qui habite le répertoire d’un songwriter bien trop méconnu en regard de son immense talent. Une réflexion que certains devaient déjà faire du temps d’un certain Nick Drake…

De la sorte, on ne peut que vous conseiller d’écouter ce quatrième album de Gravenhurst qui constitue à lui seul une formidable synthèse du chemin parcouru par Nick Talbot depuis 2002. Et si ce dernier est aujourd’hui accompagné par trois musiciens, on ressent toujours, à l’écoute de The Western Lands, ces mêmes sentiments de fragilité et d’intimité qui traversent, de part en part, les compositions poignantes de ce songwriter anglais de génie.