The Virgins
The Virgins
The Virgins, c'est l'exemple parfait du groupe qui a tout pour plaire et qui aura tendance à vous courir sur le haricot avant même d'avoir entendu la moindre note: un frontman plutôt beau gosse et modèle dans son jeune temps, des origines new-yorkaises, des influences telles que le Velvet Underground ou les Talking Heads, une ascension fulgurante (leur label les aurait signés sans même les avoir vu en live) et un buzz savamment orchestré pour faire monter la sauce de ce côté de l'Atlantique (on dit que leur concert à l'Olympia aux cotés de Patti Smith n'était que le troisième de leur – forcément – courte existence).
A ce stade de la chronique, une partie de nos lecteurs ont déjà envie de nous quitter. Pour que vous n'ayez pas totalement perdu votre temps, laissez-moi vous aiguiller vers les chroniques des derniers Deerhunter ou Yo Majesty!, vous ne le regretterez pas. Vous qui continuez de me lire, je ne devrais peut-être pas vous le dire, mais ils ont peut-être eu raison ces mécréants.
En effet, autant vous le dire tout de go, ce disque-là ne mérite pas qu'on noircisse des dizaines de pages à son sujet. Qui plus est, à vouloir faire de leur dernière trouvaille la huitième merveille du monde, les labels ont tendance à épuiser notre patience avant même qu'on ait inséré le disque dans le lecteur. Mais bon, puisque vous vous êtes déjà enfilé quelques centaines de mots de ma prose, je m'en voudrais de ne pas étayer quelque peu mon propos.
Premièrement, et contrairement à ce que l'on voudra vous faire croire, on ne tient pas dans The Virgins une nouvelle incarnation des Strokes. Faudrait d'ailleurs que des journaleux mal inspirés arrêtent de comparer le moindre groupe new-yorkais au look impeccable et aux riffs légèrement garage à la bande à Julian Casablancas – même si la comparaison tient la route sur "Love Is Closer Than Death". Les Virgins, leur truc, c'est une pop-rock bubblegum qui ne se gêne pas pour emprunter à la new wave quelques claviers bien 'cheesy' et au funk un jeu de guitare censé vous démanger les guiboles. Et là, du coup, on se rapproche plus d'un croisement pas spécialement emballant entre les Killers et Weezer – avec une fâcheuse tendance à lorgner du côté de Maroon 5 quand le bon goût des auteurs se fait la malle. Vous avouerez que c'est tout de suite moins sexy!
Disque complètement inoffensif qui contient tout au plus quelques chouettes idées (les cuivres du single "Rich Girls" font leur petit effet), ce disque éponyme semble taillé sur mesure pour une écoute distraite lors d'une soirée entre potes pas trop regardants sur la qualité des choix du maître de cérémonie ou pour accompagner les déboires des protagonistes de The Hills ou Gossip Girls. Par contre, pour ce qui est d'une écoute répétée, je vous conseille plutôt de ressortir votre copie de Is This It?.