The Stage Names

Okkervil River

Jagjaguwar – 2007
par Nicolas, le 28 novembre 2007
8

De retour avec The Stage Names, Okkervil River quitte l’obscurité omniprésente de Black Sheep Boy pour la lumière d’un nouvel album sur lequel on retrouve le talent de songwriter de Will Sheff. Et si ce dernier s’est débarrassé de l’ombre de Tim Hardin qu’on retrouvait sur le précédent effort, il en vient aujourd’hui à flirter avec les frontières de la pop music tout au long d’un opus qui n’est pas sans nous rappeler au bon souvenir de l’excellent Down The River Of Golden Dreams.

D’ailleurs, Okkervil River a beau avoir accru sa réputation avec Black Sheep Boy, et son Appendix, je ne vous cacherai pas plus longtemps que ce dernier était à la fois trop sombre et violent pour être ma production préférée du septet d’Austin. A cet égard, un concert donné par le groupe dans le cadre des Nuits Botanique 2005 reflétait parfaitement ce parti pris tant mon ouïe le perçut comme un summum en terme d’agression sonore. Dès lors, j’eus vite fait de lui préférer Palo Santo, le dernier opus en date de Shearwater, au sein duquel on retrouve Jonathan Meiburg ainsi que Will Sheff. Plus proche de ce Palo Santo, The Stage Names est une œuvre empreinte de lyrisme exacerbé qui, cumulé au songwriting rugueux de Will Sheff, permet à la formation texane de se renouveler. Avec une instrumentation davantage fournie, Okkervil River interroge cette fois la notion de spectacle à laquelle vient se greffer toute la panoplie de thèmes récurrents (comme l’éloignement, la folie, le sacrifice,...). Bien que le résultat coïncide avec ce que le groupe a fait de plus accessible et de léger depuis ses débuts, la grande force de The Stage Names est de nous livrer neuf compositions brutes et habitées, sorties tout droit des tripes de leur géniteur. Et à cela, il n’y a rien à redire : c’est quand il fait vibrer le pathos qu’Okkervil River atteint des sommets.

Revenu vers des contrées plus accessibles pour le commun des mortels, Okkervil River n’a toutefois pas péché par facilité sur cet opus. Même s’il s’agit de l’album le plus pop de la discographie (présente et à venir) du groupe, celui-ci est encore remarquable de cohérence. Alors que certains pourraient voir en The Stage Names une courbe rentrante, nous y verrons plutôt un groupe frôlant l’excellence…

Le goût des autres :
7 Jeff 8 Splinter 9 Popop