The Runaway Found

The Veils

Rough Trade – 2004
par Splinter, le 27 février 2004
7

Ils s’appellent The Veils mais n’entretiennent de rapport notoire ni avec Simone ni avec Jean. Leur inspiration, ce serait plus du côté de Starsailor qu’il faudrait la chercher. Pour la voix, essentiellement. James Walsh sans les gémissements, si vous voyez ce que je veux dire. Quelque chose me dit qu’être influencé par Starsailor, c’est faire preuve d’un flagrant manque d’ambition.

The Veils, c’est un peu la nouvelle sensation du rock anglais comme il en sort chaque semaine outre-Manche. The Runaway Found, leur premier album, coproduit par un revenant, Bernard Butler, guitariste historique de Suede, alterne globalement morceaux lents ("Lavinia", superbe) et titres un peu plus musclés ("Guiding Light", qui fait justement beaucoup penser aux premiers morceaux du groupe de Brett Anderson).

A la lecture de cette brève chronique, vous aurez vraisemblablement l’impression que The Veils, en plus d’avoir opté pour un nom susceptible d’engendrer une fâcheuse méprise avec The Vines (testé et approuvé), c’est un peu un copier / coller de tout ce qui s’entend ailleurs. Et vous n’auriez pas complètement tort. Mais si je vous dis maintenant que Finn Andrews, chanteur, guitariste et principal compositeur, n'a que 19 ans, vous porterez sans doute une oreille autrement attentive à ce premier opus qui ne présente aucune grosse maladresse ni chanson honteuse et traduit, au même titre que le Get Born de Jet, un sens mélodique affirmé.

Ne nous voilons pas la face : à mon avis un peu surestimé par la presse musicale et un brin décevant au regard des attentes placées en cet album annoncé et attendu depuis plusieurs semaines, le premier effort de ce jeune combo n'est pas un coup de génie, mais, grâce à deux ou trois titres vraiment très bons et à la bonne tenue générale de l'ensemble, se révèle très largement supérieur au dernier Starsailor. Il constitue surtout, à n'en pas douter, une jolie entrée en matière pour un groupe qui devrait bien mûrir et pourrait, dans quelques années, lever les voiles vers un succès mérité.

Le goût des autres :
7 Popop