The Phenomenal Handclap Band

The Phenomenal Handclap Band

Gomma – 2009
par Jeff, le 4 décembre 2009
7

Battles, The Dead Weather, The Raconteurs ou encore Them Crooked Vultures. Il n’y a pas à dire, les supergroupes ont la cote ces dernières années, alors que pendant bien longtemps ce terme était apparenté à une pratique ayant régulièrement cours dans les années 70 et désormais révolue. Mais aujourd’hui, tous les labels veulent compter un supergroupe dans leur effectif, et les derniers en date à tenter de frapper un grand coup sont les Allemands de Gomma qui nous proposent de découvrir The Phenomenal Handclap Band, formation qui, sur papier, en jette plutôt.

En effet, initialement composé de Daniel Collas (alias The Witch Doctor) et de Sean Marquand (alias The Medecine Man), The Phenomenal Handclap Band a pu également compter sur les talents divers de quelques pointures de l’industrie musicale mues par une envie irrésistible de revenir aux bases du funk et de la soul. The Phenomenal Handclap Band, c’est donc aussi Jon Spencer du légendaire Jon Spencer Blues Explosion, Jaleel Bunton de TV On The Radio, Nick Movshon du groupe d'Amy Winehouse, Luke O'Malley, ancien collaborateur de la diva Mary J. Blige ainsi que Lady Tigra de L'Trimm, obscur groupe de miami bass disparu au début des années 90.

Vous l’aurez compris, on n’a pas affaire ici à une bande de bras cassés promis à une carrière pourrie mais bien à une joyeuse bande de musiciens talentueux qu’une envie irrésistible de produire du groove au kilomètre a réunis dans le studio des têtes pensantes Daniel Collas et Sean Marquand. Le regard résolument tourné vers le rétroviseur, The Phenomenal Handclap Band pourrait avoir comme devise "back to basics" tant c'est aux fondamentaux de toutes ces musiques capables de nous faire dandiner du fion (quand il ne titille pas le rock psyché, le prog ou les musiques latines) que s'attaque le groupe avec beaucoup de talent et d’énergie. Hommage appuyé à un certain âge d’or où les maîtres du groove qui assomme s’appelaient Funkadelic, Chic ou Sly & The Family Stone, ce premier album éponyme n’en reste pas moins empreint de beaucoup de modernité dans son exécution et son choix des arrangements particulièrement variés. Davantage un collectif qu’un groupe avec ses chanteurs qui se passent le micro d’un morceau à l’autre, The Phenomenal Handclap Band, s’il ne peut se cacher derrière un ou deux singles imparables pour lancer la machine en orbite, possède néanmoins suffisamment de talent et d’intelligence pour ne jamais lasser sur les douze titres que compte le disque.

Dodu comme la panse de George Clinton, rond comme les basses d’un album ESG et empreint de cette coolitude que seule une ville comme New-York semble posséder à l’heure actuelle, ce disque de The Phenomenal Handclap Band passe très facilement l’épreuve du lecteur CD, mais se comprend également comme une invitation à peine voilée à venir découvrir le groupe sur une scène, grande de préférence, où ce joyeux bordel pourrait vite prendre des allures d’orgie musicale.

Le goût des autres :
7 Julien 7 Julien Gas