The New Life
Girls Names
En lisant la courte bio jointe à notre exemplaire de The New Life des Irlandais de Girls Names, on trouve cités Lush, les Pastels ou Josef K. Honnêtement, et même si l'on comprend les références précédemment mentionées, à l'écoute de ce deuxième album on pense plutôt et surtout à un nom. Ca fait peut être moins catchy sur le dossier de presse, mais ce n'est pas pour autant un gros mot : Cure. Ben oui, et plus précisément The Cure d'entre les couleurs criardes et plastiques de Three Imaginary Boys et celles plus monochromes et minérales de Seventeen Seconds et Faith.
Le dispositif choisi est pour ainsi dire le même, à savoir une basse sèche et angulaire, une batterie tout aussi sèche et métronomique et des guitares ligne claire avec tout juste un peu de chorus pour relever la sauce. Avec ça si ça vous fait pas penser à la bande à Robert autant vous acheter un sonotone tout de suite. C'est particulièrement flagrant sur "Drawing Lines" qui frise de peu le pastiche. On reconnaîtra toutefois suffisamment de fraîcheur et de coeur à l'ouvrage ici pour ne pas tomber dans le vain exercice de style anachronique - même si bien entendu l'ambition n'est pas au rendez-vous.
The New Life est un album cohérent, bien construit et appréciable, et on ne boudera pas notre plaisir. Ce que l'on peut regretter, c'est cet aspect un brin monolithique, que la justesse et la qualité de certains morceaux empèse quelque peu. C'est bien dommage car creuser un peu plus la piste d'un titre comme "Occultation" aurait sans doute permis davantage d'espace et de respiration. Une autre des principales forces encore non assez exploitées est la voix de Cathal Cully. Une espèce de timbre à la fois nonchalant et maniéré qui pour le coup n'a rien de Curesque et qui apporte un intéressant contraste à cette musique tout de même très froide et rigide. Un album plaisant donc mais dont on retiendra principalement les très bons "Pittura Infamante", "Occultation" et "Notion", avant d'oublier le reste. A suivre tout de même.