The Machine
The Dandy Warhols
Rock and Folk avait titré sur les Dandy Warhols en 2000. Ils pariaient gros sur le groupe de Portland pour relancer le rock, alors enseveli par la techno et le grunge. L’album Thirteen Tales from Urban Bohemia était en effet riche, comportant des tubes majestueux, « Bohemian Like You » en tête. Un disque classé dans la catégorie que tout grand mélomane amateur aime qualifier de « non commercial ». Le groupe avait trouvé le moment juste - ou juste le bon moment – pour en effet ressusciter un rock classique qui se faisait de plus en plus attendre, dans un très bon recyclage des années 90. Les Dandys pouvaient être considérés alors comme une sorte de lessiveuse intelligente.
Depuis lors, le groupe a suivi un peu toutes les voies et en a désarçonné plus d’un avec des albums (mais alors là, vraiment) « non-commerciaux », un peu comme feu Talk Talk. Le groupe a aussi étonné par ses prestations live très, comment dire, inégales. En gros, il fallait attendre une bonne heure que le bon Courtney Taylor-Taylor soit dans le concert et autant de temps pour que ses comparses redescendent de leur trip pétard, surtout la Zia Mc Cabe. Bref, on avait droit à leurs délires et approximations avant d’avoir un concert en bonne et due forme.
L’album que voici, This Machine, à la pochette aussi conventionnelle que les précédentes étaient foutraques, tente de renouer avec les années fastes en offrant des titres plus passe-partout. Le résultat est vraiment très mitigé. Et rien que la reprise de « 16 Tons » (tout un symbole tant il résume à lui tout seul ce que le groupe tente de faire avec ses gros sabots) ne fait que le confirmer tant elle n’apporte absolument rien au merveilleux répertoire des reprises. Même Eddy Mitchell a fait mieux, c'est dire. On s’ennuie très vite car on attend bien plus de ce groupe : soit des expérimentations comme depuis 2005, soit du bon vieux rock comme en 2000 et avant. On est tenté de dire que le pétard a fini par avoir le dernier mot dans le studio... La preuve ici.