The Life Pursuit

Belle & Sebastian

 – 2006
par Popop, le 15 février 2006
5

Je suis un grand fan de Belle & Sebastian. Je préfère le préciser tout de suite parce que les lignes qui vont suivre risquent de ne pas mettre spécialement en évidence ce fait. Depuis la sortie de If You’re Feeling Sinister en 1996, le groupe mené par Stuart Murdoch a toujours fait partie de mes chouchous, même lorsqu’il s’est égaré en chemin, s’est pris les pieds dans des projets bancals (Storytelling), a égrainé ses membres (Stuart David puis Isobel Campbell - qui vient d'ailleurs d'enregistrer un très bon album avec Mark Lanegan) pour enfin se réinventer sous la coupe de Trevor Horn (sur le très bon Dear Catastrophe Waitress).

Donc, quand arrive un nouvel album, l’impatience, l’excitation et l’envie prennent irrémédiablement le pas sur la raison. On pose le disque fébrilement sur la platine, on écoute, une fois, deux fois, puis maintes et maintes fois pour en arriver à cette cruelle conclusion : d-é-ç-u ! Ben oui, déçu. Pas même 'un peu' ou 'légèrement', non, non, franchement déçu. Car si selon la légende l’amour rend aveugle, il ne rend pas sourd et alors que les Ecossais, même au creux de la vague, avaient toujours été capables de quelques éclairs de génie, The Life Pursuit est le premier album de Belle & Sebastian franchement banal. Le collectif a visiblement passé beaucoup de temps en studio à produire les morceaux et ça s’entend, mais il a oublié de laisser un peu de place à la simplicité et à la spontanéité. D’où un ensemble lourd, pas sexy pour un sou, avec des titres qui se veulent dansants mais qui ne donnent même pas envie de taper du pied. Ça brille, on a copieusement astiqué l’ensemble pour attirer le badaud, mais pas besoin d’être un expert pour se rendre compte que c’est du toc…

Bon, OK, j’exagère un peu, ce n’est pas non plus une catastrophe intégrale. Il y a même quelques franches réussites dans le lot, notamment "Another Sunny Day" et "Dress Up In You" - les deux titres les plus classiques du disque. Et puis après plusieurs écoutes laborieuses, le single "Funny Little Frog" fait son effet (mais c’est surtout dû au clip et à la surréaliste chorégraphie interprétée par Murdoch). Reste qu’après une décennie de bons et loyaux services rendus à la pop anglaise et après un excellent cru 2003, on était en droit d’attendre mieux de Belle & Sebastian. Tant pis, on ira se consoler au concert (un exercice où le groupe a fini par trouver ses marques après des débuts plus qu'hésitants).

Le goût des autres :
7 Adrien