The Goldberg Sisters
The Goldberg Sisters
Keanu Reeves et Dogstar... Kevin Bacon et The Bacon Brothers... Bruce Willis et The Accelerators... Steven Seagal en solo!!! Les exemples de stars hollywoodiennes s'étant lamentablement vautrées une fois le manche de guitare en main sont suffisants pour nous occuper une soirée complète à se bidonner sur YouTube. Beaucoup plus nombreux que les exemples de réussite. D'ailleurs, hormis Scarlett Johansson et dans une moindre mesure Vincent Gallo, rares sont les acteurs qui ont troqué avec succès les caméras pour les amplis. Et non, on ne parlera pas du cas Jared Leto, de grâce. Généralement, les incursions de ces stars du grand écran dans le monde de la musique sont largement répercutées par une presse spécialisée, qui a pourtant snobé le projet The Goldberg Sisters du talentueux Adam Goldberg, acteur il est vrai davantage habitué aux seconds rôles – vous l'avez peut-être aperçu dans Il faut sauver le soldat Ryan ou dans la série Entourage.
Déjà à Hollywood, le bonhomme semble plutôt du genre à longer les murs qu'à chercher l'éclat des projecteurs à tout prix. Et il en va de même pour l'aventure The Goldberg Sisters – le deuxième disque déjà pour l'ami Adam. Mais clairement, ce genre d'humilité est propice à une écoute dans les meilleures conditions, du genre sans le moindre a priori et propice à vous révéler un type non dénué de talent. Certes, la première chose qui saute aux yeux sur ce disque éponyme, c'est l'absence totale d'originalité et le désir de nous servir un rock passéiste au possible, qui emprunte autant à John Lennon qu'à Dennis Wilson, en ne rechignant pas à l'occasion sur un hommage pas trop voilé à David Bowie ou Marc Bolan. Mais là où ça fait plaisir, c'est quand ce manque flagrant d'originalité est compensé par des fulgurances pop à rendre jaloux certains des artistes précités. C'est par exemple le cas sur l'inaugural "The Room" et son irrésistible final cuivré ou l'éthéré "Third Person". A l'exact opposé de ce spectre du plaisir, on trouve aussi une poignée de morceaux poussifs, s'effondrant littéralement sous le poids de leurs influences et dévoilant un Adam Goldberg qui semble en faire des caisses pour combler un vide créatif certain (on essayera notamment d'oublier l'énervant "Mother Please (The World Is Not Our Home)").
Alors oui, à ce stade de sa carrière, on ne fera pas l'erreur de s'emballer et de déjà considérer Adam Goldberg comme le songwriter affirmé et confirmé qu'il n'est pas, trop effrayés de le voir se reposer sur ses lauriers et freiné dans sa progression. Car clairement, le potentiel est là et on sent le mec suffisamment intelligent pour utiliser la critique intelligente à son avantage. Et là, cela deviendra clairement très intéressant. To be continued quoi…