Tales of a Kleptomaniac

Laurent Garnier

Pias – 2009
par Julien Gas, le 15 décembre 2009
8

Cela fait maintenant un bout de temps que l'album Tales of a Kleptomaniac tourne sur la platine de la rédaction. Par manque de temps, par oubli ou simplement parce qu'on ne sait malheureusement pas tout chroniquer dès  la sortie dans les bacs, Tales of a Kleptomaniac fut  le grand oublié de cet été. Heureusement, décembre est là et avec lui le moment de faire le bilan de l'année et de remarquer que Tales of a Kleptomaniac tourne toujours dans nos iPod, alors qu'aucun mot n'est là pour le défendre dans nos colonnes. On va donc remédier à cet oubli qui n'aurait jamais dû arriver tant le musicien français est un maître dans son domaine. On vous passera  la biographie de l'artiste. Laurent Garnier étant le pape de la techno française, vous connaissez, sans aucun doute, son parcours sans faille. Si ce n'est le cas, on vous conseille fortement son excellente biographie, Electrochoc, aux éditions Flammarion.

On notera une absence de quatre longues années, depuis le très bon The Cloud Making Machine, un album plus introspectif, plus sombre et plus apaisé. On est donc très content de retrouver le dj français avec une nouvelle plaque sous le bras et pas des moindres, puisqu'il s'agit d'un de ses plus grands albums. Tales of a Kleptomaniac est un disque extrêmement mature qui rassemble une somme d'influences retraçant la vie et les envies du dj. Un album éclectique et passionnant comme la carrière de son créateur. A 40 ans passés, Laurent Garnier nous enivre de jazz, de hip-hop, de  techno, de reggae, voire de drum & bass. Les morceaux s'enchaînent avec talent, sans jamais heurter nos oreilles, alors que les genres abordés sont souvent fort différents. A l'écoute de Tales of a Kleptomaniac, on ressent une réelle cohésion, un véritable lien entre les morceaux. Ce lien est, sans doute, l'amour du groove et des musiques au sens large que Laurent insuffle dans ses morceaux comme pour les rendre irrésistibles.

Bien que l'album soit un peu long et pas totalement parfait, on peut clairement parler d'une véritable réussite : sans doute le disque le plus impressionnant et le plus abouti de la carrière du music maniac. Autant Laurent Garnier en tant que dj fut toujours respecté et adulé, autant le Laurent producteur fut parfois critiqué. Avec Tales of a Kleptomaniac, on peut dire que Laurent risque de faire taire les mauvaises langues tant l'album est bon. Mais  Tales of a Kleptomaniac, ne se limite pas à créer un bon album, il crée aussi d'énormes singles ; "Gnanmankoudji", sans doute le meilleur depuis "The Man with The Red Face" ou encore "Pay TV" et "Back to My Roots". Et pour couronner le tout, l'icône de la techno se réincarne en chef d'orchestre lors de ses lives ; un chef d'orchestre fou qui dirige un groupe de jazz mutant où l'électro se mêle au saxophone et aux claviers survoltés, une osmose parfaite digne des plus grands.

Cet album s'écoute chez vous, mais cet album s'écoute surtout en salle où la musique prend toute son ampleur. Et pour l'avoir vu en live cet été, on peut vous assurer que Laurent Garnier est au sommet de son art.

Le goût des autres :