Sundogs

En 2011, les Bruxellois de Great Mountain Fire proposaient avec Canopy un très bon disque de pop du terroir, mais surtout un très bon disque de pop. En 2015, ils font pareils, et même un peu mieux.

Sauf qu’entre-temps, la mode a évolué, et qu’ils ont eu le bon goût d’évoluer avec elle. Finies les saillies à la Vampire Weekend, bonjour les touches de psychédélisme un poil 70’s et de funk qu’on trouvait déjà sur le dernier disque de Montevideo (injustement boudé d'ailleurs) avec lequel ce Sundogs partage une certaine esthétique. Ca évolue donc, et ça s’aventure même sur des terrains nettement moins pop ou évidents. Mais n'ayez crainte: Great Mountain Fire reste un groupe qui sait écrire des tubes et "The Magic" se déloge difficilement de votre oreille si vous l’y laissez rentrer.

Globalement, l’album est bien moins immédiat que son prédécesseur dans les émotions qu’il procure. Il ne donne pour autant pas l’impression d’être moins bien écrit. C’est juste qu’il s’est offert une production plus riche en nuances, mais donc moins directement assimilable. Les auditeurs se retrouvent donc parfois le cul entre deux chaises, même si l’album lui-même est bien construit. En ouverture, l’euphorique “Lapis Lazuli” (qui a failli me faire abandonner l’écoute du disque). En conclusion, la mélancolie douce de “It looks perfect to me”. 

Sans réel faux pas mais avec quelques passages à vide, ce deuxième disque dénote d'efforts notables de la part de GMF pour faire évoluer sa musique, même si l'on est bien conscient que ceux-ci qui ne suffiront peut-être pas pour inscrire le groupe belge dans la durée. Et donc, sans bouder notre plaisir, les enfants gâtés que nous sommes attendent quand même la suite.