Submarine EP
Alex Turner
Quand on connaît la propension de la presse à s'enthousiasmer pour tout ce qui touche de près ou de loin aux Arctic Monkeys, on s'étonne du peu d'engouement suscité par ce Submarine EP signé Alex Turner, cerveau du groupe de Sheffield. Ce disque réunit en fait six titres composé par le songwriter anglais pour la bande originale de Submarine, petit film indépendant réalisé par Richard Ayoade, qui avait déjà mis en boîte le Live At The Apollo des Arctic Monkeys et que les fans de sitcom connaissent peut-être pour son interprétation du personnage de Moss dans l'hilarante série britannique The It Crowd. Voilà pour le contexte. Passons à présent au contenu, pour le coup plus intéressant que ce qui nous a été donné d'entendre du prochain album des singes de l'Arctique. En effet, tandis qu'avec son groupe Alex Turner semble s'amuser à durcir le ton et grossir le trait au fil de sorties, il a avec son side project The Last Shadow Puppet laissé s'exprimer un côté tout bonnement fascinant de sa personnalité, davantage inspiré par des crooners de la trempe de Scott Walker ou Richard Hawley. C'est justement à ces derniers et à une légende comme John Lennon que le bonhomme rend un vibrant hommage sur ce Submarine EP, et ce dans une veine minimaliste du plus bel effet. En une vingtaine de minutes à peine, Alex Turner nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien plus que le leader des Arctic Monkeys, un rôle dans lequel il ne donne plus vraiment l'impression de s'épanouir. On aurait même tendance à penser que c'est lorsqu'il prend ses distances avec le reste du groupe qu'il est le plus efficace, quitte à être moins révolutionnaire qu'avec Whatever People Say, That's What I'm Not - un disque dont le titre résonne comme une définition parfaite de ce Submarine EP. Clairement, à l'écoute de ce disque, c'est un goût de trop peu qui nous reste dans le bouche. Mais un bon goût quand même...