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Mountain Bike
On a l’air malins tiens : pas plus tard qu’il y a quelques jours, on chiait gentiment dans les bottes du rock wallon, que l’on accusait de se croire un peu trop vite sorti de la cuisse de Jupiter, à la faveur de chroniques un peu trop pommadées de la part de la presse locale. Et voilà qu’aujourd’hui, on se prend une petit claque avec le premier EP de It It Anita et surtout, on se décide enfin à vous parler de Mountain Bike. En effet, avec ce premier album sur Humpty Dumpty Records, cette fine équipe déjoue tous les pronostics des haters de bas étage avec classe, élégance et énergie. En même temps, venant de mecs qui, sur leurs photos de presse, posent dans des maillots de Patrick Ewing ou Larry Bird, on était tout de suite rassurés. Puis le fait que certains membres aient transité par Thee Marvin Gays ou Warm Toy Machine, ça fout des repères bien utiles. Mais pour être tout à fait honnêtes avec vous, on ne s’attendait pas non plus à tomber sur l’un des disques estampillés ‘rock belge’ (whatever that means…) les plus honnêtes et les plus imparables de ce premier semestre. En onze titres, ces Bruxellois d’adoption concilient amour de la pop, velléités psyché et penchant très affirmé pour le rock garage, le tout avec une énergie qui n’est pas sans rappeler Thee Oh Sees ou Ty Segall, quand on ne pense pas aux impeccables The Allah-Las. Tout de suite, ça fait un brin rêver non ? Et si les gars de Mountain Bike sont en mesure de rivaliser avec leurs illustres collègues sur les meilleurs titres du disque, c’est probablement parce qu’ils parviennent à éviter le piège de la timidité inhérente au premier effort. Là où trop de groupes sombrent dans l’hommage qui fait pschit à vouloir reproduire un peu trop benoîtement des modèles étudiés à l’extrême, Moutain Bike préfère tout envoyer péter, turbiner à l’instinct et voir ce que ça donne. Et pour le coup, les quatre gusses s’en sortent carrément avec les félicitations du jury, puisque ce premier album en forme de montagnes russes occupe l’espace, mais aussi notre temps libre. Ces mecs-là, vous aurez beau essayer de les prendre en défaut, c’est peine perdue : c’est propre sans blinquer inutilement, ça envoie du pâté sans blairer le faisandé, et surtout, ça vous écrase des singles potentiels dans le fond du crâne sans que cela vous gêne le moins du monde. Franchement, que demander de plus ?