Soft Airplane
Chad Vangaalen
Dans sa chronique du dernier album de Destroyer, Nicolas nous disait qu’« à l’instar de l’artiste américain Chad VanGaalen, dont le dernier Soft Airplane n’a guère fait parler de lui, Destroyer reste un groupe en marge de l’actualité. Malgré l’indéniable talent qui l’habite, rien ni personne ne semble en mesure de donner à cette formation l’éclairage qu’elle mérite. » A ce stade de l'année et vu l’absence totale de couverture du dernier opus de l’artiste canadien hébergé par Sub Pop, je ne peux qu'abonder dans le sens de notre collègue et tenter de réparer au plus vite une malheureuse injustice.
La dernière fois que nous avions pris des nouvelles de Chad Vangaalen, Goûte Mes Disques s’appelait encore Liability et notre homme s’était fendu d’un bien bel album bricolo et poignant, Skelliconnection, mélangeant les genres dans la joie, la bonne humeur, mais aussi la mélancolie. Niveau influences, Chad Vangaalen n’a pas vraiment changé et continue de manger à de nombreux râteliers. Par contre, la méthode de travail a elle quelque peu évolué. Alors que Skelliconnection mélangeait nouvelles compositions et anciens enregistrements sur une période allant de 2002 à 2006, Soft Airplane est le fruit d’une période créative plus courte et moins bordélique, ce qui se traduit évidemment par un disque bien plus uniforme que son prédécesseur.
Mais cette exploration en terres plus proprettes n'a heureusement pas d'influence sur la qualité du songwriting du natif de Calgary à la voix haute perchée et le résultat final est suffisamment bon pour confirmer Chad Vangaalen dans son rôle finalement peu enviable de pépite oubliée du rock indépendant nord américain. Car, qu’il donne dans la ballade épurée capable de rivaliser avec un bon petit Sufjan Stevens (« Willow Tree »), dans la folktronica désarçonnante (« Phantom Anthills », « TMNT Mask ») ou dans les mélodies pop passées à la moulinette folk (« Inside The Molecules »), il est tout bonnement impossible de prendre Chad Vangaalen en défaut sur Soft Airplane. A ce stade de sa carrière, on ne lui en demandera pas plus. Quant à ceux qui, comme votre serviteur, ont passé ces derniers mois à user leurs disques de Fleet Foxes ou Bon Iver, je leur ordonne de passer par la case Chad Vangaalen.