Salad Days
Mac DeMarco
Y’a qu’à aller faire un petit tour sur Google Images pour se faire une petite idée du personnage qu’est Mac DeMarco : en gros, un putain de slacker doublé d’un impayable gaudrioleur. Et puis, et c’est peut-être le plus important, la Canadien est un sacré songwriter. Ce que l’on avait déjà pu constater sur 2, le chouette album qu’il avait sorti en 2012 sur Captured Tracks et qui lui avait permis d’aller faire son Sébastien Patoche pour hipsters sur les routes du globe, avec à l’arrivée un succès (surtout d’estime) totalement mérité.
Ce son de guitare délicieusement lo-fi, ce groove traînant de tous les instants, cette voix dont la sincérité ne saurait être feinte, étaient autant d’ingrédients qui, mélangés et observés dans la globalité d’un album, contribuaient tous à l’émergence d’un artiste complet qui mérite d’être traité avec sérieux et respect. Et avec un disque comme Salad Days, on voit mal comment Mac DeMarco pourrait ne pas poursuivre son irrésistible ascension.
En effet, si pas mal de pisse-froids avançaient son côté clownesque comme une entrave à la reconnaissance, le natif de la Colombie Britannique semble ici tout faire pour occulter ce côté de sa personnalité, dévoilant une facette plus sérieuse et fragile sur des titres à la mélancolie sous-jacente – quand elle n’éclate pas au grand jour sur « Let My Baby Stay » ou « Brother ». Par ailleurs, là où 2 assumait pleinement son esthétique lo-fi et DIY, Salad Days ambitionne à plus de complexité, sans pour autant délaisser un certain amour de la vignette pop psyché qui fait instantanément mouche – on épinglera ici le morceau-titre ou « Let Her Go ».
Submergé par les embruns de claviers pyschotropés, les fulgurances pop et le storytelling limpide, l’auditeur n’a d’autre choix que de se laisser prendre par la main par un Mac DeMarco qui affiche une belle maîtrise de son sujet d’un bout à l’autre de Salad Days. Après, ne vous étonnez pas si la main de Mac DeMarco sent un peu le caca ou la vieille proute, c’est normal : derrière le sérieux et la maturité de façade, il y a un Rémi Gaillard de la pop moderne qui sommeille et qui est toujours prêt à amuser la galerie avec sa dernière couillonnade en date…