Roaring The Gospel

James Yorkston & The Athletes

Domino – 2007
par Nicolas, le 17 septembre 2007
8

Après avoir sorti très récemment Year Of The Leopard, l’ami James Yorkston, toujours accompagné de ses Athletes, revient avec Roaring The Gospel, une compilation de faces b et d’inédits prouvant, à ceux qui en doutaient encore, que l’Ecossais est bel et bien une des grandes figures du folk contemporain, à défaut de figurer parmi les plus médiatiques. De toute façon, on imagine mal ce songwriter végétarien à la calvitie naissante vouloir faire de l’ombre à cette jeune génération qui considère le folk comme le sommet de la "branchitude".

Pourtant, ce n’est pas le talent qui manque à un James Yorkston qui, en l’espace de trois albums, s’est forgé une solide réputation. D’ailleurs, la sortie toute récente de Roaring The Gospel ne viendra pas contredire notre propos, tant cet album se situe dans la lignée des productions précédentes de l’Ecossais. Ainsi, on retrouve ce grain de voix si particulier déambulant sur des textes empreints de lyrisme, tout en nous balançant sans cesse entre spleen et allégresse. S’il porte en lui un folk pastoral aux pourtours boisés, le songwriter écossais mérite qu’on le compare régulièrement à son compatriote Bert Jansch, dont le dernier The Black Swan  nous avait profondément touchés. Mais alors que Roaring The Gospel propose une splendide reprise de Tim Buckley ("Song To The Siren") ainsi que l’adaptation d’une chanson traditionnelle ("Blue Bleezin' Blind Drunk"), il comprend quelques petites perles sorties directement du répertoire de James Yorkston. Ainsi, on a droit à une nouvelle version de "Moving Up Country, Roaring The Gospel", le morceau qui révéla le songwriter après que John Peel l’eut passé en radio, ou encore "A Man With My Skills", la chanson inédite qui se trouvait sur l’exemplaire promotionnel de Moving Up Country. Et quand bien même Roaring The Gospel est une compilation de faces b et d’inédits, on est frappé par la cohérence de l’ensemble (au contraire de ce que dégageait Noise Floor, exercice du même genre réalisé par Bright Eyes).

Dès lors, on ne peut que se réjouir de la sortie de Roaring The Gospel car, en plus de mettre en avant l’un des "storytellers" les plus talentueux du moment, il ne donne pas l’impression d’être une œuvre rapiécée. D’ailleurs, il serait intéressant de faire écouter cet opus par un auditeur lambda afin de recueillir ses impressions. Et il y a fort à parier qu’il ne décèlerait même pas qu’il s’agit là d’une compilation de raretés, celles-ci étant généralement un cran en dessous de tout le reste du répertoire. Avec Roaring The Gospel, on est très loin du compte. On ne s'en plaindra donc pas...

Le goût des autres :
7 Popop