Reveries
Pacific!
De tous les peuples d’Europe, les Suédois sont probablement les plus exaspérants. Non contents de pouvoir profiter d’un niveau de vie plus que confortable, d'une nature majestueuse et de jolies blondes au look impeccable, ces veinards ne doivent en plus pas se casser la nénette pour dégotter des groupes et artistes formidables qui, après avoir séduit le pays, se transforment en un pur produit d’exportation qui vient dorer encore un peu plus le blason de ce pays à la réputation déjà excellente. Après s'être laissé séduire ces derniers mois par les albums impeccables de Friska Viljor, The Field ou encore Loney, Dear, voilà que le retour des beaux jours coïncide avec la sortie sur le continent européen de Reveries, le premier album de Pacific!.
Découvert sur le label londonien Moshi Moshi (par lequel sont passés Architecture in Helsinki ou Hot Chip) et désormais signé sur la major EMI, ce duo originaire de Göteborg débarque donc à point nommé avec son électro radieuse mélangé à une pop baignée par le soleil de Californie et mâtinée de quelques clins d’œil à la new wave. Et bien que le groupe soit suédois, c’est principalement deux formations d’outre-Quiévrain qu’évoquent une bonne partie des 12 vignettes lumineuses de Reveries. En effet, à l’écoute de titres comme l’imparable « Disappear », le doux-amer « Runway to Elsewhere » ou l’aérien et éthéré « Silent Running », ce sont les noms de Air (période Moon Safari) et Phoenix (période Alphabetical) qui viennent instantanément à l’esprit de l’auditeur. On a connu bien pire comme influences et d’ailleurs, le groupe ne se laisse jamais écraser par celles-ci puisqu’il parvient tout au long d’un Reveries qui porte bien son nom à se créer une personnalité propre. Les compositions du duo Björn Synneby/Daniel Högberg sont aussi référencées qu’originales, mais se laissent surtout déguster sans jamais écœurer.
Débordant de raffinement et d’élégance, Reveries est un album qui ne manque pas de singles potentiels et montre surtout qu’en matière d’électro-pop irrésistible, la Suède n’a de leçon à recevoir de personne. Après Lo-Fi-Fnk en 2006 et The Embassy en 2007, la Suède nous offre sur un plateau d’argent un groupe pas spécialement indispensable, mais hautement fréquentable.