Remember the Night Parties
Oxford Collapse
On pourra toujours dire que 2006 ne restera pas dans les annales en l'absence d'un disque fédérateur pour truster les classements de fin d'année toutes catégories confondues, il n'en reste pas moins que la défunte année fut tout sauf avare en bonnes surprises. Elles furent d'ailleurs tellement nombreuses que nous voilà déjà en février et que la page 2006 n'a pu encore être tournée. A ce titre, je soupçonne fortement Sub Pop d'être en partie responsable de ces retards en raison du nombre important d'albums hautement recommandables que le label nous a proposé au cours du défunt exercice critique. Pour clôturer d'une bien belle manière cette bien belle année (et avant d'entamer la dissection de quelques morceaux de taille tels les Shins), il me faut vous parler d'Oxford Collapse. Passé plutôt inaperçu avec deux premiers albums tout au mieux « sympathiques », le groupe a toutefois tapé dans l'oeil des décideurs de Sub Pop qui ont donc décidé de sortir ce Remember the Night Parties.
Passée une introduction vaporeuse et envoûtante, le groupe rentre directement dans le vif du sujet avec deux titres mélangeant rock débraillé à la Pavement et guitares abrasives à la Pixies: ritournelles tout simplement imparables, « Please Visit Your National Parks » et « Loser City » fonctionnent selon une formule éculée qui a notamment permis à des groupes comme Tapes 'N Tapes ou Envelopes d'alimenter la machine à hype l'année dernière. Qui plus est, dans le cas d'Oxford Collapse, le message est délivré avec une telle ferveur qu'il en devient difficile de croire que l'on ne tient pas là un groupe aguerri, sûr de lui et inarrêtable. Ce sentiment est d'autant plus fort que le groupe peut compter sur le duo de voix de Michael Pace et Adam Rizer pour combler le peu d'espace laissé par une batterie rutilante et des guitares abrasives. Maîtrisant parfaitement l'art de la transition, les morceaux de Oxford Collapse alternent descentes abruptes, transitions aériennes et rush finaux survitaminés pour le plus grand bonheur de l'auditeur, ce qui rend forcément le moment passé en compagnie du trio new-yorkais particulièrement plaisant.
Finalement, l'artwork de Remember the Night Parties, parsemé de photos d'adultes se livrant à des activités plutôt réservées à votre petit cousin de 10 ans, résume bien la philosophie de Oxford Collapse: considérer la musique comme un petit plaisir régressif auquel il est conseillé de s'adonner dans la désinhibition la plus complète. Peu original, mais diablement rafraîchissant donc.