Private Domain

Private Domain

Naïve – 2009
par Franck, le 18 avril 2009
8

Mozart, Bach, Monteverdi, Purcell, Fauré, RameauDes noms qu’on n’a pas l’habitude de voir sur Goûte Mes Disques. Heureusement le disque Private Domain by Iko ouvre le champ de la musique classique de manière originale. Ici, la démarche est claire : faire (re)découvrir aux jeunes générations les œuvres classiques qui ont marqué l’histoire de la musique via des reprises de grands airs de musique classique, chantés ou non, arrangées à la sauce pop et électronique. Iko, grand nom de la musique contemporaine, s’est entourée des noms les plus à la mode: Para One, Emilie Simon, Paul et Louise, Murcof (Dj Fernando Corona) ou Marc Collin (Monsieur Nouvelle Vague)… Sur le papier, le projet laissait à désirer et était franchement osé, voire casse-g… Mais pratiquement rien n’est à jeter sur ce disque.

On retrouve le fameux "Remember Me" de Didon et Enée de Purcell, revu par Emilie Simon, La Jeune fille et la Mort de Schubert par Murcof ou Passion de Bach par Para One. Une seule ombre à ce fameux tableau : le Requiem de Mozart à la sauce Para One sonne ridicule et reste (pour ma part) inaudible, même après plusieurs écoutes. Par contre, la Passion de Bach du même Para One vaut carrément le détour. Mise à part cette exception, tout est réussi. Ce disque est la preuve que ces œuvres ont très bien vieilli, et peuvent tout à fait être écoutées par une génération parfois trop éloignée des grands compositeurs. Pourtant, on retrouve ces classiques partout chez les musiciens actuels, comme par exemple le "Prélude op.28 N.4" de Chopin sur "That’s My People" d’ NTM ou l'"étude n°3 en mi majeur op. 10" toujours par Chopin chez "Lemon Incest" de Gainsbourg!!!

Private Domain n’est donc qu’une porte d’entrée à la musique « classique ». Certains puristes y verront un sacrilège. Mais Bach n'a-t-il pas lui-même « remixé » certains extraits de ses œuvres pour accoucher de petites messes? Une seule envie après l’écoute de ce disque : se plonger dans les œuvres originales et en savourer l’intemporalité.