Plays to please
Final Fantasy
Décidément très prolifique, Owen Pallett, plus connu sous le qualificatif de Final Fantasy, sort dans la foulée de Spectrum, 14th century, Plays to please. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le violoniste originaire de Montreal change de ton. A travers ce nouvel EP, l'instrumentiste/vocaliste s'attelle à la reprise très personnelle de morceaux du Torontien Alex Lukashevsky et son groupe Deep Dark United.
Dans la continuité de ses deux premiers albums, les excellents Has a good home et He poos clouds, le Canadien explore à fond la carte du tragi-comique et du théâtral au fil de purs moments d'évasion. Comment ne pas évoquer "Horsetail feathers", très marqué années 50 de part sa richesse instrumentale certaine - flûte, piano, violon, percussions en tous genres – et une alternance rythmique qui, accompagnées de la voix insouciante de Pallett, confèrent une intensité narrative exceptionnelle. Et pour relancer de plus belle les hostilités, rien de mieux qu'un "Ultimatum", aventureux et malicieux à souhait, entre des accords nerveux et une voix pleine de quiétude. Jouissif. Le final en apothéose précède alors une ballade au piano et violon des plus raffinées. Dès lors, l'aspect purement théâtral s'accentue avec d'une part le très dramatique "I saved a junky once" puis, sorti de nulle part, l'aventureux et innocent "Nun or a bawd". Délectable, l'album se clôture par l'enivrant "Crush – Love – Crush", chute idéale d'une œuvre théâtrale illustre.
Réussi de bout en bout, cet EP esquisse clairement les contours du prochain album d'un artiste unique en son genre, j'ai nommé Final Fantasy.