Places Like This
Architecture in Helsinki
Avec In Case We Die, album pétillant d’une fraîcheur incroyable, la fanfare australienne de Architecture in Helsinki avait été l’une des bouffées d’air frais les plus salutaires de 2006. Cette année là, le groupe - que mon collègue Jack décrivait à juste titre comme « le nouveau chantre du Carpe Diem musical » - avait acquis grâce à son deuxième opus le statut envié de ‘groupe à suivre’, et il va sans dire qu’en raison de celui-ci, ce nouvel album est attendu de pied ferme par des hordes de fans fins prêts à se ramasser dans les oreilles une nouvelle livraison de vignettes pop foutraques.
Une fois encore, le visuel de Places Like This, bigarré à souhait, est en parfaite adéquation avec la musique de la formation australienne. Si la pochette de In Case We Die se caractérisait par ses formes rondes et ses esquisses brouillonnes, celle de Places Like This détonne en raison de son caractère droit et carré qui se reflète dans la musique des pseudo-architectes finlandais. Alors que le groupe laissait partir ses compositions en roue libre sur sa précédente réalisation, donnant lieu à des grands moments de délire hédoniste tels que « It’5 » ou « Do the Whirlwind », il semble avoir découvert les vertus de la prudence lors de l’écriture de ce troisème album. Attention, n’allez pas vous imaginer que Places Like This est aussi prévisible qu’un pape interrogé sur le thème de l’homosexualité. Certes, ce disque est un peu moins délirant que son prédécesseur et le groupe privilégie dans l’ensemble une approche bien plus organique de sa musique, mais cela ne l’empêche pas de se laisser à quelques délires instrumentaux du meilleur acabit, comme sur l’irrésistible single « Heart It Races », le cuivré « Nothing’s Wrong » ou un « Hold Music » qui semble tout droit sorti d’un album des B-52’s.
Bien qu’elle ait perdu deux de ses membres en cours de route (exit Isobel Knowles et Tara Shackell), la formation australienne n’a que peu évolué. Si les facéties trépidantes de Architecture in Helsinki prennent aujourd’hui une forme légèrement moins timbrée, elles n’en restent pas moins particulièrement jouissives et conservent cet aspect festif et déluré qui avait fait la renommée du groupe.