Places
Georgie James
Si Saddle Creek fait partie des labels qui comptent pour la plupart des chroniqueurs musicaux, il lui arrive de les décevoir de temps à autre. Cependant, il faut remonter au mois de septembre de l’année dernière, avec la sortie de Heavy Hands de Ladyfinger (ne), pour trouver trace d’un album qui éloigne quelque peu le label de sa réputation d’excellence. Et lorsque Places est arrivé dans ma boîte aux lettres, j’ai tout d’abord cru qu’il s’agirait d’un album à placer aux côtés de Ladyfinger (ne), du simple fait que je n’avais jamais entendu parler de Georgie James.
Quand bien même le groupe n’en est pas à son premier album, son principal point de référence réside dans le fait que John Davis faisait partie des feux Q And Not. Fort de ce détail pour chroniqueurs musicaux, le duo de Washington ne se rapproche pas pour autant du punk de l’ancienne formation de John Davis afin de s’orienter vers une pop music ayant mis ses doigts dans la prise. Dès lors, les références s’inscrivent clairement dans ce que les années 60 et 70 ont apporté de meilleur en terme de pop, The Beatles et Burt Bacharach en tête. Cependant, les mélodies ont beau être recherchées, la production léchée, il manque ce petit quelque chose qui fait toute la différence entre des compositions de qualités et d’autres dont on ne saurait se passer. Avec cet album de premier de classe, où la notion de prise de risque est inconnue, Georgie James réussit dont à être frais, léger, plaisant et surtout… sans prétention. Car tout semble indiquer que Places est une œuvre à la durée de vie plus que limitée. Pour autant, cela ne signifie pas qu’on vous déconseille le détour mais, en simple mise en garde, on ne peut vous promettre monts et merveilles.
A l’inverse donc d’un groupe comme Ladyfinger (ne), le nom de Georgie James est à retenir pour le futur. Places a beau ne pas être indispensable, on sent que cette formation de Washington (et non pas d'Omaha, Nebraska comme la plupart des signatures Saddle Creek) a le potentiel pour nous offrir dans le futur un album pop parfait dans la lignée des Mates Of State.