Peste
Hierophant
Maudits soient les groupes qui décident de sortir un album exceptionnel au moment où les tops de fin d’années sont clôturés. Maudits donc les Italiens de Hierophant, qui sortent avec Peste une petite bombe hardcore/crust à côté de laquelle on a failli passer. Si notre attention musicale se relâche quelque peu au moment des fêtes (après tout, on mérite bien deux semaines de repos), notre instinct est toujours vif quand les grands labels sortent du bois avec une nouvelle pépite. Et en matière de post-hardcore/grindcore, nos repères sont clairs : Southern Lord (Nails, Obliterations, Baptists,Torch Runner, The Secret), Relapse Records (Pig Destroyer, Cretin, Cripple Bastards, Call of The Void, Nux Vomica), Profound Lore Records (avec très bon dernier disque de Full of Hell sorti tout récemment) et Bridge Nine Records (tout leur catalogue, en fait). Il suffit qu’un seul de ces labels fasse un mouvement pour qu’on suive de manière aveugle. Et, une fois de plus, on ne s’est pas trompés. Hierophant reprend son hardcore/grindcore là où des formations comme Nails ou The Secret l’ont laissé. Le produit est brut, compact et direct. Ce qui n’empêche pas la musique des ritals (décidemment, ce pays a décidé de nous foutre la misère dans ce genre de violence) de regorger de détails, toujours envoyés à la vitesse du son. Un son gras, lourd et rapide, qui ne perd jamais sa vivacité punk et son intensité parfois death-metal. Peste – dont toute l’imagerie semblait d’abord renvoyer au black metal – est ce genre de pépite qui s’écoute en boucle dans l’iPod, de manière obsessionnelle. Plus efficace qu’un verre de jus de citron au réveil, le disque dure vingt minutes, sans une seule minute à jeter. Vu le timing, on se doutait qu’on ne payait pas les mecs à faire des pizzas en studio. Bref, Peste a beau débarquer une fois nos vacances commencées, on ne saurait trop vous recommander de vous envoyer ces dix titres dans les oreilles. Au pire, tu l’achètes pour faire chier ta belle-mère le soir du réveillon de Noël.