Peplum
Toy Fight
On a beau avoir découvert Toy Fight à la sortie de Peplum au printemps dernier, on n’avait jamais trouvé l’inspiration, voire la motivation suffisante, pour en écrire quelques lignes. Depuis lors, le groupe est passé par le Witloof Bar du Botanique le mardi 3 novembre et sa prestation décevante, pour rester courtois, nous a ouvert les yeux sur ce que l’on aimait chez le groupe, et donc sur son premier effort sorti chez City Slang (The Notwist, Malajube,…). Une petite session de rattrapage s’impose donc…
Composé autour d’un trio d’amis (David Simonetta, Maxime Chamoux et Sébastien Broca), Toy Fight a une trajectoire quelque peu particulière, pour ne pas dire saugrenue. Car si le groupe avait sorti un premier album autoproduit (Anagram Dances), il n’en demeure pas moins qu’il avait décidé de stopper l’aventure. Ce n’est que le pouvoir d’attraction de l’indispensable City Slang qui poussa Toy Fight à reprendre du service. Et à accoucher de ce Peplum, dont la genèse est abordée en long et en large dans l’interview que nous a livré le groupe. Ce qui nous importe ici, c’est donc que le résultat est tout simplement enthousiasmant, de première fraicheur. Certes, le groupe ne réinvente pas la pop music, mais il n’en a pas la prétention non plus. S’inscrivant dans la lignée de Belle And Sebastian, mêlant accents tropicaux et comeladiens, la formation parisienne se la joue décontractée et légère tout au long des seize compositions de ce premier opus. Les ambiances changent donc en permanence, résultat : le disque défile sans que l’on ne s’en rende compte. Limite adolescent, Peplum brille par ses instrumentations virevoltantes et ses chœurs enthousiasmants, le tout couvert par une production brillante. Ce qu’on ne garantit guère par contre, c’est la durée de vie d’un album qui s’usera inévitablement avec le temps. La fraîcheur de l’instant présent, en somme. Et en comparaison, le live du Botanique (batterie qui bourrine, groupe peu en place, chœurs insupportables,…) nous a démontré que l’équilibre trouvé sur cet album ne tient qu’à un fil. Qu’il nous faut nous montrer patients avec un groupe qui est encore en train de se rôder.
En conclusion, Peplum est un album réellement attachant, on ne peut s’empêcher d’insister. Et le fait que Toy Fight ne maîtrise pas encore la scène nous pousse à croire que, quand ce sera le cas, il deviendra énorme. En ce sens, on trouve étonnant que le groupe ne livre pas davantage de concerts afin d’abréger cette période d’apprentissage. Mais quoiqu’il arrive, on laissera une seconde chance à Toy Fight, auteur de l’un des disques français les plus captivants de ces derniers temps.