Pawn Shoppe Heart

The Von Bondies

FIS – 2004
par Popop, le 21 février 2004
6

Difficile d’échapper aux Von Bondies en ce début d’année. Comme si la sortie de leur deuxième album ne suffisait pas, le ravalement de façade du chanteur Jason Stollsteimer par Jack White des White Stripes a également fait couler pas mal d’encre. Alors qu’en 2001 White co-produisait le premier disque des Von Bondies, Lack Of Communication, et emmenait le groupe en tournée un peu partout, la guerre semble aujourd’hui déclarée entre les deux formations les plus en vue de Detroit. Mais c’est bien connu, quelques coups de poing peuvent vite se transformer en coup de pub, d’où le tapage médiatique récent autour de ce Pawn Shoppe Heart.

La recette ici est sensiblement la même que pour une majorité de formations apparues ces derniers mois avec un 'The' dans leur nom : des guitares abondantes, des morceaux courts et incisifs, un garage rock lorgnant sur le punk et le blues, et bien sûr un minimalisme revendiqué comme marque de fabrique. Et ça marche parfois très bien, à commencer par l’épatant premier single "C’mon C’mon", l’une des meilleures choses sorties sur les ondes depuis des lustres. Deux minutes quinze secondes qui vont droit au but, un refrain fédérateur et débile à souhait, une rythmique à l’enthousiasme contagieux ; bref une tuerie.

On pourrait presque en dire de même pour ce "No Regrets" qui ouvre l’album, avec ses faux airs de T-Rex en roue libre et ses chœurs en bandoulière. Avec le brulôt punk "Broken Man" et le single mentionné ci-dessus, on se retrouve avec un début d’album impeccable. La suite, elle, n’est que redite sans intérêt et surenchère dans les rifs et les hurlements. Jusqu’à l’excellent "Not That Social" chanté par la bassiste Carrie Smith, et où l’on jurerait entendre les Raveonettes reprendre Blondie. Sur la fin de l’album, seul les amusants "Crawl Through Darkness" et "The Fever" sortent du lot, soit un total de six excellents morceaux pour un EP incontournable. Avec six faces-b médiocres en guise de remplissage pour atteindre les 40 minutes, Pawn Shoppe Heart se révèle plutôt frustrant. Les amateurs du genre apprécieront sans doute le LP dans son intégralité, les autres se contenteront de surveiller les sorties de singles.

Le goût des autres :
5 Splinter