Our Songbook
Family Of The Year
Let’s go to the river, let’s go to the lake. Dans ces cas-là, tu n’as pas vraiment le choix. Tu es déjà en train de te vautrer dans les pâquerettes, les bretelles par dessus l'épaule, pendant qu’un troupeau de licornes s’abreuve dans une mare argentée. Tu commences à avoir mal aux joues à force de te prendre pour le chat du Cheshire, tu frappes dans tes mains jusqu’à ce que tes paumes irradient, tu aimerais bien que cette bande de gypsies extatiques te prêtent l’un de leurs tambourins parce que ça couvrirait le bourdonnement des abeilles dans ta tête. Et tu te rappelles que les champignons du déjeuner avaient tout de même un goût bizarre...
La bande de gypsies en question, c’est Family Of The Year. Ils sont nombreux et visiblement, ça aide pour cultiver la bonne humeur et les tomates cerises. Ils ont des flûtes, des guitares sèches, des voix masculines et féminines qui se disent bonjour-bonsoir en parfaite harmonie, des chansons qui font lalala, célébrant l’amour de son prochain sous le soleil sudiste. Un vibrant hommage aux Beach Boys qui fartent jusqu'à l'os les influences de cette troupe de Boston… Mais comme pour bien des premiers essais, tous les morceaux de ce Songbook n’ont malheureusement pas la même intensité. Attendris par son oeuvre, le groupe n’a pas toujours pris la peine d’éditer sa liste avec l’exigence nécessaire et amène certains titres tels le countrysant "No Good At Nothing" ou le fade "The Barn" à jouer les faire-valoir pour les refrains plus inspirés. On ne peut pas dire non plus que cette caravane sixties s’élance vers un modernisme des plus téméraires. On comptera dès lors sur l’apparition sporadique d’une boîte à rythme ou d’une section de cuivres pour rajouter un supplément d’épices. Mais merde à la fin, admettons-le, une bonne mélodie folk fera toujours partie des plaisirs intemporels. Ca et courir dans les champs les fesses à l’air en vidant une bonne bouteille de cidre aux pommes.