Ornaments From The Silver Arcade
Young Knives
Bedonnants, binoclards, mal fringués et originaires d’un patelin nommé Ashby-de-la-Zouch, on peut difficilement imaginer moins sexy que les Young Knives. Pas de pose de sauveurs du rock, pas de lunettes de soleil la nuit tombée, pas de loge saccagée. Le trio refuse les concours de celui qui pissera le plus loin. A croire que les seules personnes qu’ils tentent d’impressionner sont leurs chères mamans qui ont eu la gentillesse de leurs tricoter des pulls en laine qui gratte. Le contraste entre le son et le visuel, c’est peut-être également ce qui fait leur force. The Futureheads ou Maxïmo Park se sont déjà illustrés dans ce croisement d’héritage brit-pop et de post-punk coquin mais, là où ceux-ci font le boulot sans heure sup', les Young Knives ont une revanche à prendre pour avoir été les perpétuels derniers à compléter les équipes de foot à la récré. On avait eu l’occasion de découvrir leurs aptitudes à l’écoute de leurs deux premières cartouches, Voices of Animals and Men et Superabundance, mais depuis lors, ceux-ci n’ont pas relâché la pression. Sous cette pellicule de gentlemans farmers un peu niais, suintent un groove insoupçonné, une stupéfiante efficacité mélodique et un sens de l’humour qui ne vire jamais à la farce de potaches. Quelque chose de Franz Ferdinand en moins frivole, plus électrique… plus excitant ? Chacun y trouvera à sa part de rock instantané, de l’entêtant "Love My name" au désinvolte "Vision In Rags" en terminant par l'obscur "Storm Clouds". Chaque morceau est un single potentiel qui s’excuse presque d’avoir atteint son but. Du Fish & Chips de luxe.