Oh No! Oh My!
Oh No! Oh My!
Il est fort possible qu’au cours des dernières semaines, les gars de Oh No! Oh My! soient passés pas trop loin de chez vous pour s’y produire. En effet, le groupe a bouclé il y a peu une tournée européenne plutôt chargée visant à initier le public du Vieux Continent à son premier album, disponible depuis 2006 aux États-Unis. Il faut espérer que, comme moi, vous ayez eu mieux à faire ce soir-là car autant vous le dire tout de suite, en restant affalé devant un épisode des Experts, vous avez clairement raté une bonne occasion de découvrir un groupe éminemment sympathique. Une rapide séance de rattrapage semble donc s’imposer pour les plus mollassons de nos lecteurs.
A l’instar d’une formation comme Clap Your Hands Say Yeah (le succès planétaire en moins), cette joyeuse bande en droite provenance de Nashville a auto-produit et auto-diffusé son premier effort. Comme c’est généralement le cas avec les formations ‘mineures’ mais néanmoins dignes d’intérêt, celui-ci n’a pas tardé à titiller les tympans de nombreux blogs américains qui n'ont pas manqué de souligner les nombreuses qualités de ce groupe que l’on comparera aux Shins ou, pour citer une référence plus proche de chez nous, aux Français de Hey Hey My My. Tandis que ces derniers tirent leur nom d’un titre de Neil Young, c’est un morceau des plus discrets The Robot Ate Me qui est à l'origine du nom de Oh No! Oh My!. Une rapide première écoute de cet album éponyme nous permet de comprendre que le groupe, par amour des choses simples (ou par manque de moyens) n’est pas du genre à en faire des tonnes. En onze titres débordants de bonne humeur, le quatuor va droit au but en privilégiant l’instantanéité des mélodies et facilite la rencontre d’une pop lumineuse et d’un folk bancal pour notre plus grand bonheur. Tout sur ce premier album coule de source et il se dégage forcément de la majorité des onze titres un parfum d'instantanéité et de sincérité qui rend le disque attachant en quelques écoutes à peine - un sentiment renforcé par la voix délicate et souvent à la limite de la justesse de Greg Barkley.
A ce stade de la carrière de Oh No! Oh My!, difficile d'adresser le moindre grief au groupe. Autant à l’aise sur des ballades douces-amères que sur des titres plus enlevés (voire carrément déstabilisants à l’image de "I Love You All The Time" et son synthé fou), le quatuor s’impose par chez nous comme une belle révélation et un groupe à suivre de près. En ce qui me concerne, une chose est désormais acquise: je me débrouillerai pour ne pas les rater la prochaine fois qu’ils seront de passage dans nos contrées…