Nothing
N*E*R*D*
No One Ever Really Dies. Quatre mots pour trois mecs devenus des stars. Pharrell Williams, Chad Hugo et Shay Haley ont jusqu'ici mené un parcours qu'il est convenu de qualifier de sans faute. Trois albums déjà, et tous cultes à leur façon. Le tout presque sans le vouloir, sans ambition particulière pourrait-on dire, tant ce groupe apparaît comme un simple side project amusant pour ceux que l'on appelle aussi les Neptunes (Williams et Hugo du moins). N*E*R*D*, c'est aussi un laboratoire d'expérimentation pour ce qui est l'un des duos de producteurs les plus importants des années 2000. Malheureusement, dans la lignée des derniers travaux des Neptunes, on sent la bande en petite forme sur cette quatrième fournée.
En effet, Nothing est, d'assez loin, le moins bon album de N*E*R*D*. Ce nouveau projet sent le déjà vu et nous ressort les mêmes recettes éculées. On ressent alors cette désagréable impression de réchauffé sur des morceaux comme "God Bless Us All", "Help Me" ou "Victory". Loin de ses habitudes, le groupe reste sur une pop un peu tiédasse tout le long de ce (court) opus. L'album en devient trop propre, mais flirte parfois avec le correct - le single "Hot-n-Fun" en partie gâché par la pénible Nelly Furtado ou l'uptempo "Perfect Defect". Et ce n'est pas "Hypnotize U", morceau produit par les Daft Punk et totalement hors sujet, qui permet de relever l'ensemble. Plus qu'un manque d'inspiration, on sent surtout une certaine fainéantise de Pharrell et de ses copains. Qu'il est loin de l'enthousiasme poussant le trio à créer sans se soucier du reste! Terminé ce souffle qui faisait le charme d'albums un peu décousus mais franchement plaisants. Non, ici, c'est un vrai service minimum qu'assure N*E*R*D*, pas mauvais mais pas génial non plus.
Sans idées neuves (ce qui était, à chaque album, leur point fort), le trio plafonne un peu sur ce Nothing assez quelconque. Ce disque démontre encore un peu plus une certaine perte de vitesse dans le travail des Neptunes. Bien moins aventureux qu'auparavant dans leur musique, Pharrell et Chad ont clairement choisi la facilité ici. La qualité du son en pâtit largement. N*E*R*D* était le dernier projet réellement "impeccable" des Neptunes, ce n'est désormais plus le cas.