No Hope, No Future
Good Shoes
Si l'industrie musicale se souviendra de l'année 2009 comme de celle qui a vu disparaître Michael Jackson, notre rédaction ne manquera pas elle de commémorer le split des Rakes qui, avec trois excellents albums sous le bras, étaient les fiers représentants d'une musique aussi rugueuse que sautillante, élevée aux bons grains de pop et de post-punk. Forcément, avec la disparition du groupe londonien, des hordes de fans sont parties à la recherche d'un digne successeur, qui tarde malheureusement à débarquer. On aurait alors pu croire que les Good Shoes allaient avoir les épaules suffisamment larges pour combler le vide laissé par Alan Donohoe et les siens. On se rappelle en effet du petit buzz créé en 2007 par Think Before You Speak, un chouette album porté par l'excellent single « Never Meant To Hurt You », qui leur avait permis de tourner avec... The Rakes!
Bref, ce début d'année 2010 marque le retour du groupe londonien aux affaires, toujours sur le label Brille, qui peut se targuer d'héberger ou d'avoir hébergé The Knife et les sous-estimés Envelopes. Et à l'écoute des premiers titres balancés en éclaireur l'année dernière, il y avait clairement de quoi trépigner d'impatience: il y a d'abord eu « The Way My Heart Beats », débarqué sur la toile en plein été avec ses guitares tranchantes et son chant plein d'urgence, puis quelques mois plus tard le magnifique « Under Control », dont le tempo irrésistible digne des meilleurs Bloc Party laissait entendre que le groupe avait ce qu'il fallait où il fallait pour donner du fil à retordre à nos guiboles. Mais aujourd'hui, No Hope, No Future est là et la déception est de taille. On ira pas jusqu'à dire que les deux titres mentionnés ci-plus-haut constituent la maigre planche de salut du groupe, mais on ne sera pas trop loin de la vérité non plus. Car c'est là que réside tout le problème avec ces hordes de groupes dont la volonté n'est pas de révolutionner mais bien de divertir: à moins de passer à l'attaque armé d'une chiée de singles potentiels, toute la bonne volonté et l'énergie du monde n'y feront rien. Au bout du compte, on se retrouve donc avec un disque plein de bonnes intentions, fulgurant par moments (notamment dans sa première moitié) mais dans lequel on n'oserait pas vous conseiller d'investir. Bref, la succession attendra encore un peu...