Near the Edge of Something Beautiful

Exsonvaldes

Volvox Music – 2009
par Jeff, le 25 mai 2009
8

Alors qu'en Belgique comme en France, la sortie d'un nouvel opus des Girls in Hawaii s'accompagne d'un cirque médiatique certes à la hauteur des qualités intrinsèques du groupe wallon, mais quand même un peu démesuré, il n'en va malheureusement pas de même pour les petits gars d'Exsonvaldes.

Pourtant, tant musicalement qu'humainement, le lien qui unit les deux formations est fort et les parallèles tracés entre les deux groupes depuis quelques années sont nombreux. Mais au-delà des ressemblances sonores parfaitement mises en évidence sur "A Day Like Today", morceau d'ouverture de l'album, on note que, comme les Girls pour Plan Your Escape, le combo parisien a pris tout son temps pour nous offrir sur un plateau d'argent son deuxième effort – leur excellent Time We Spent Together datant l'air de rien de 2004. Heureusement, en quelques écoutes à peine de Near the Edge of Something Beautiful, les quatre Exsonvaldes sont pardonnés de leur retard tant il saute rapidement aux oreilles que ce disque est autrement plus abouti et moins monochrome que son prédécesseur – une impression renforcée par la superbe pochette de l'album.

Et s'il est vrai que le groupe n'a que peu évolué en termes d'influences, lorgnant toujours autant du côté de Death Cab For Cutie et de Radiohead, celui-ci semble avoir compris que pour accoucher d'un disque capable de le faire passer dans une catégorie supérieure, celle où sont confortablement installés ses amis wallons, il était peut-être bon de ne pas se presser, quitte à susciter une certaine exaspération chez les fans qui désespéraient de voir un jour le groupe accoucher de ce second effort. Ainsi, globalement mieux produit et mieux écrit que Time We Spent Together, Near the Edge of Something Beautiful laisse apparaître une formation qui, bien qu'elle se repose logiquement sur ses acquis, ne s'est pas non plus gênée pour tenter quelques paris. Ceux-ci se révèlent payants lorsqu'Exsonvaldes invite une voix féminine sur le single "Lali" ou qu'il ajoute un zeste d'electro sur "Old & Weak", mais c'est plus scabreux lorsque le groupe décide à tout prix de durcir le ton sur des titres qui ne collent pas avec l'image d'une formation dont la sensibilité  presqu'adolescente a été érigée au rang d'arme de séduction massive (on pense notamment à "Sunlight").

De  l'aveu même du groupe, c'est la rencontre avec le producteur Alex Firla (qui a travaillé sur le United de Phoenix) qui lui a permis de sortir de ses réflexes d’écriture et de brûler quelques étapes dans sa marge de progression. A l'écoute d'un Near the Edge of Something Beautiful vide de toute aspérité et lumineux en diable, on se doit de lui donner raison et de le féliciter de ce choix judicieux, qui permet au groupe d'accrocher à son palmarès un trophée pour le moins prisé, celui du deuxième album de la confirmation.

Le goût des autres :
7 Popop