Myths of the Near Future
Klaxons
Qu'est-ce qui fait qu'à bientôt trente piges je me fais encore avoir comme un bleu par la hype ? Le schéma est pourtant tout le temps le même, des dizaines de fois reproduit : un ptit groupe de jeunes sortis de nulle part, de premiers échos enthousiasmants en provenance d'Angleterre ou d'ailleurs, les revues spécialisées qui s'excitent, les forums sur Internet qui s'embrasent, jusqu'à un article dans Télérama – la consécration. Mais pour un Franz Ferdinand, un Arcade Fire ou un Spinto Band, combien de Razorlight, de TV on the Radio ou de… Klaxons ? C'est le problème avec la mode : soit c'est justifié et c'est vraiment bien, soit c'est du vent et c'est une déception énorme.
Alors voilà, Klaxons. Bizarrement on aurait envie de leur coller un "The", à ceux-là. "The Klaxons", ça sonnerait mieux, un peu comme "The Killers", quoique, quand on connaît le niveau de la bande de guignols à Brandon Flowers… Mais bon, j'arrête avec eux, on va croire ce sont mes têtes de Turcs. Non, alors, Klaxons, c'est le nouveau groupe hyper hype du moment, du genre dont on entend parler partout, qui fait la couv' de tous les mags un peu branchés, mais qui aura disparu dans quinze jours. A eux seuls, comme d'autres avant eux, d'ailleurs, ils ont inventé un soi-disant nouveau genre, la "nu rave", censée créer la fusion entre la new wave des années 80 et la rave des années 90. Mouais. Les étiquettes, ça va, ça vient.
Au final, ça donne quoi ? Honnêtement, on trouve quelques bons titres sur Myths of the Near Future, leur premier album, "Atlantis to Interzone" en tête, l'un des premiers singles, extrêmement entraînant avec sa sirène hurlante, sa basse énergique et son rythme saccadé. "Totem on the Timeline" n'est pas mal non plus, dans un style assez Franz Ferdinand, d'ailleurs (pas très éloignée de "Matinée" sur leur premier album éponyme). Mais ça ne pèse pas lourd au final. L'album ne possède pas l'étincelle du premier Kasabian, la faute à l'absence de mélodies marquantes et à un côté ultra speed qui assomme plus qu'il ne séduit. Ca part dans tous les sens et peu importe semble-t-il, tant que le batteur fait son boulot et martèle à toute berzingue. C'est sûr, ça doit dépoter en concert.
Finalement, ils portent bien leur nom ceux-là : comme les klaxons, ils cassent bien la tête. Bon, l'avantage, c'est que les morceaux durent rarement plus de 3 minutes 50 et qu'on fait donc rapidement le tour de ce disque bouillonnant mais ô combien moins accrocheur que celui de The Good, The Bad & The Queen, qui part d'une idée assez similaire, celle de retranscrire sur disque un bordel, une énergie. M'enfin à mon âge, on préfère encore Sean Lennon et Peter von Poehl. C'est que moi aussi je serais presque trop vieux pour ces conneries.