Movements
Alex Tassel
Movements est le premier album d’Alex Tassel en tant que leader. Pourtant, ce trompettiste de 33 ans a déjà une longue carrière derrière lui. Le Breton a travaillé avec Laurent de Wilde, Sanseverino, DJ Cam, Manu Katché, Wise et même Disiz La Peste. Inutile donc de dire que le musicien est reconnu par ses pairs. Il a ainsi pu travailler tranquillement sa technique et s’est imprégné de différents genres musicaux comme l’électronique, le hip-hop et bien sûr le jazz. Pour un résultat que l’on pouvait déceler régulièrement dans les compilations Saint Germain des Prés Café.
Pour cet album, il s’est entouré de noms solides dans le milieu : Manu Katché et Laurent de Wilde bien sûr, mais aussi le pianiste Eric Legnini et son vieux compagnon de route Guillaume Naturel, avec lequel il enregistra son premier album Fillet of Soul en 2003, produit par…Dj CAM. Qu’attendre alors d’un premier album solo d’un trompettiste avec une telle carte de visite ? Un mélange de toutes ses influences finalement. Et le résultat ? Plutôt bon, voire excellent. Movements tape aussi bien dans le jazz Miles Davis des années 70 ("Miles runs the voodoo down"), le reggae ("Movements"), que dans le hip-hop électro avec les scratchs qui vont avec ("Brooklyn"). Les nappes sirupeuses de trompette comme de synthétiseurs donnent à l’album une ambiance cool. Mélodique du début à la fin, Movements ne peut pas déplaire à ceux qui détestent le bop. Les improvisations ne sont jamais très loin, mais s’intègrent parfaitement aux thèmes. A tel point qu’on se demande si cela reste une improvisation. Movements est un album métissé, peut-être un peu conventionnel certes, mais qui peut s'écouter d’une oreille relâchée comme d’une oreille attentive. Pour qui ne sait pas par où commencer pour découvrir ce qui peut se faire en jazz "facile d’écoute" aujourd’hui, Movements peut répondre à ses attentes. A suivre...