Motion to Rejoin

Brightblack Morning Light

Matador – 2008
par Nicolas, le 12 avril 2009
7

Voici trois ans, le duo Brightblack Morning Light faisait parler de lui dans la sphère psyché folk avec un album acclamé par beaucoup, et surtout par les indécrottables faiseurs de buzz Pitchfork. De retour aujourd’hui avec Motion to Rejoin, les Américains sauront se faire apprécier par les grands défenseurs de la cause verte. Leur dernier effort a été entièrement enregistré avec 4 panneaux solaires alors que le groupe s’affiche ouvertement contre l’énergie nucléaire et fossile. Rien d’anormal quand on sait que Rachael Hughes et Nathan Shineywater sont des néo-hippies et qu’ils composèrent notamment leur second album dans un tipi. Nous voilà donc plongés dans le monde de deux babas-cools.

À l’instar de ce qu’on retrouvait sur les deux premiers opus, les compositions des Brightblack Morning Light se déploient lentement et longuement. Pour faire simple, on se voit propulsé sous des nappes éthérées et réverbérées aux doux relents de psychédélisme. Parcourant fièrement l’héritage des 70’s, ce duo du Nouveau Mexique serait un couple de shamans que cela ne nous étonnerait guère. Les morceaux se languissent à l’envi, déploient des atmosphères vaporeuses et ont toutes les propriétés pour nous faire tourner la tête. Alors que l’effort de 2006 nous avait fait l’effet d’un chewing-gum trop mastiqué, l’heure est venue de fumer le calumet de la paix avec Brightblack Morning Light : Motion to Rejoin propose des ambiances plus variées et plus abouties, même si elles tardent souvent à décoller. En dehors des complaintes du duo, les compositions pourraient ainsi être assimilées à du post-rock sans envolées. S’il s’agit du seul reproche à adresser à Brightblack Morning Light, il n’en est pas moins de taille : il est tout simplement difficile, voire impossible, d’écouter cet album d’une seule traite sans perdre pied.

Afin de ne pas terminer sur une mauvaise note, on qualifiera cet album d’abrupt, pour ne pas dire vertigineux. Du psyché-folk dans toute sa splendeur, même s’il s’égare quelque peu. Mais par rapport au précédent opus, il est clair que Brightblack Morning Light fait un pas en avant. D’autant plus qu’il paraît qu’être écolo, c’est tendance.

Le goût des autres :
7 Adrien