Milky Ways
Joakim
Joakim, Milky Ways, quatrième véritable album (cinq si l'on y ajoute l'album sorti l'année dernière compilant ses travaux de remix) de l'artiste français aux multiples facettes. Quatrième album et peut-être l'un des plus attendus en matière d'électronique pour cette rentrée 2009. Joakim, ou l'histoire d'un synthé oublié par un pote de lycée dans sa chambre d'ado ; histoire banale mais véritable découverte de la musique électronique par le jeune Bouaziz. Une musique qui ne le quittera plus depuis ; Joakim grâce à elle en deviendra dj, remixeur, producteur, patron de label (Tigersushi) et même créateur de mode avec l'ouverture d'une boutique de fringues Tigersushi dans le Marais. Mais pour ce qui nous intéresse, Joakim est, avant tout, un créateur d'albums fous mais précieux, et son petit dernier s'inspire bien plus de la noirceur d'un ciel étoilé que d'une friandise pop!
Milky Ways démarre par le titre "Back to Wilderness", une ouverture d'album des plus difficiles d'accès, bien loin des singles d'ouverture ; une façon de faire qui ressemble en tous points au musicien libre qu'est Joakim. Une fois passé le difficile mais pourtant jouissif titre d'ouverture, l'album se révèle. Joakim et ses compères les Disco nous emmènent alors dans un voyage fait de musique électronique aux accents disco, psychédélique, rock voire krautrock. La musique ne se déploie pas toujours à la première écoute, mais la richesse des sons et la folie des compositions fait que l’on n’est pas prêt de se lasser d'un album pareil! Il faut l'avouer, Milky Ways est un album déroutant et finalement très rock, s'aventurant dans une transe primitive parfois proche d'Animal Collective ou de Liars. Cette transe disco aux accents tribaux, que l'on retrouve tout au long de l'album, fait de cet opus un disque à la fois homogène et pourtant extrêmement varié. Pour preuve, on peut y retrouver une véritable pop song, ("Spiders") un funk-disco à la voix passée au vocoder ("Ad Me") ou encore, une ballade lente et répétitive aux accents rock ("Fly Like an Apple"). Joakim, une fois de plus, nous sort le grand jeu avec un album subtil, fouillé et terriblement moderne. Un album qui confirme sa place de laborantin du son dans le paysage de l'électronique à la française. Un laborantin précurseur s'offrant à chaque fois le luxe d'avoir une longueur d'avance sur les sons de l'époque.
Milky Ways n'est sûrement pas l’album le plus accessible du Français: c'est un disque risqué, couillu, audacieux, mais c'est un disque extrêmement bien construit et d'une originalité folle, bourré d'arrangements jouissifs et de trouvailles géniales. L'inventivité de Joakim risque d'en dérouter plus d'un...