Maps Of Tacit
Shannon Wright
Devenu au fil du temps un album prisé des collectionneurs, qui n’hésitaient pas à le chercher durant de longues heures dans les bacs des disquaires d’occasion, Maps Of Tacit, le second album de Shannon Wright, se voit offrir une seconde vie grâce à l’initiative de l’excellent label bordelais Vicious Circle (Calc,…). Malgré sept années d’existence, cet opus co-produit par Jim Marrer, Andy Baker et Steve Albini n’a pas pris une seule ride. Que du contraire même, il permet de mesurer le chemin parcouru par la chanteuse américaine jusqu’au dernier Let In The Light.
Après la fin de son premier groupe Crowsdell (deux albums sortis sur Big Cat), Shannon Wright s’était alors jurée de ne plus mettre les pieds dans ce monde ingrat qu’est le milieu de la musique. Pourtant, il ne lui aura fallu guère plus de 6 mois pour y revenir avec Flightsafety suivi dans la foulée par ce Maps Of Tacit aussi déchirant que torturé. Et si l’on connaît la jeune femme pour ses sentiments à fleur de peau, ces derniers atteignent sans doute leur paroxysme sur cette œuvre réellement cathartique. D’une noirceur absolue, Maps Of Tacit laisse Shannon Wright toucher à tous les instruments (piano, guitare, basse, batterie, orgue,…) pour s’avancer assez loin dans des contrées folk. Combinant la simplicité des arrangements à l’intensité émotionnelle, les 12 titres de ce Maps Of Tacit prouvent à ceux qui en doutaient encore que l’Américaine était déjà à cette époque au meilleur de sa forme. Mais si on ne doit extraire qu’une seule chose de cet opus, on retiendra la voix de la donzelle capable aussi bien de nous retourner les tripes que de nous faire fondre. En cela, Shannon Wright n’a guère changé tout au long des années tant son dernier Let In The Light, certes plus léger, moins mélancolique, voire lumineux, fait appel à de pareilles capacités vocales. Quant à la réputation d’écorchée vive, ce n’est pas pour rien qu’elle poursuit la jeune femme depuis si longtemps. En tout cas, ce n’est pas sur son album le plus sombre qu’on y trouvera à redire. On en redemande, bien que Shannon Wright se soit quelque peu apaisée…