Manifest!

Avant la saison des festivals arrive toujours un petit nouveau qui y mettra une ambiance "festivalesque" - pour faire simple, de la bonne humeur et de la musique entraînante. Chaque année, chaque festival pourra (ou non) s’enorgueillir d’avoir lancé tel ou tel artiste. Cette année, ce seront le Pukkelpop et Rock en Seine qui accueilleront le quintette qui nous intéresse aujourd’hui, et qui va, vous l’aurez compris, pas mal faire parler d'elle. La recette: une bonne basse qui vous emporte, des percussions bien senties, un chant sensuel et des mélodies qui se retiennent facilement. Le tout avec des emprunts flagrants aux années 70 et 80, notamment la disco et le hip hop, section Sugar Hill Gang et Indeep, Tom Tom Club et Lisa Lisa. Pour continuer dans le name dropping furieux, on citera un savant mélange entre !!! (chk chk chk) et Luscious Jackson, le groupe féminin au groove imparable révélé sur le label des Beastie Boys. Que du new-yorkais en somme, comme eux.

Originaires de Brooklyn, la chanteuse Samantha Urbaniet ses quatre comparses (une femme et trois hommes) forment le groupe Friends, en référence à un des albums des Beach Boys sorti en 1968. Déjà pressentis comme the next big thing par les médias anglo-saxons en 2011 (The Guardian, NME et Stereogum en tête), le groupe est encore inconnu chez nous. Joliment porté par deux singles très efficaces, "Friend Crush" et "I’m His girl", l’album virevolte sans arrêt dans le mélange des genres (hip hop, disco, dance, pop, indie) et fait fuir l'ennui de façon très efficace. Clairement, Manifest! est le genre de disque qui deviendra vite le meilleur ami de l'option repeat de votre lecteur et se chantera sous la douche en toutes circonstances. D'ailleurs, le titre "Mind Control", single qui devrait tourner cet été, porte très bien son nom, de façon plus qu'ironique. Bref, malgré le temps dégueulasse que nous sert Mère Nature en 2012, on apprécie la galette comme un apéritif en plein été: c’est rafraîchissant et contagieux. Que demander de plus?