Live It Out
Metric
Emily Haines et sa petite bande sont déjà de retour, quelques mois (à peine cinq !) après la sortie officielle en France de leur premier album sur le label Naïve. Il faut dire qu’en réalité, le premier opus de Metric était paru voici plus de deux ans, en 2003, dans le reste du monde, et qu’il a fallu le dernier film d’Olivier Assayas pour que les quatre Canadiens se fassent connaître par chez nous. Merci à lui. L’excellence de ce premier album nous conduisait évidemment à attendre des nouvelles de cette formation. L’attente fut donc aussi longue que les jupes d'Emily en concert.
Live It Out est un titre particulièrement bien trouvé pour un groupe qui possède une assez forte réputation sur scène grâce – essentiellement – à l’énergie et au charisme de sa chanteuse, qui n’étaient jusqu’à présent qu’en partie retranscrits sur galette de polycarbonate. De ce point de vue, ce nouvel album apparaît légèrement plus en verve que le précédent, avec une particulière mise en avant des guitares sous influence sonicyouthienne (la première piste, "Empty", est à cet égard très caractéristique) et un sentiment d’urgence encore accentué.
Peut-être plus homogène que le précédent album, ce nouvel opus ne tranche pas radicalement avec ce que l'on connaissait de Metric. Assez égal à lui-même, le groupe continue de se faire remarquer avec ses morceaux très accrocheurs, mélodiques et bruts, toujours efficacement menés par la voix trapéziste d’Emily, sage ("Too Little Too Late") ou dissipée (excellente "Monster Hospital") mais toujours ouvertement sexy ("Poster of a Girl" et ses sussurements en français !). Alors, certes, difficile de voir parmi ces dix nouveaux titres un véritable successeur à "Dead Disco", le mégatube international qui illuminait véritablement leur premier album, éclipsant d’autant le reste des morceaux.
Mais bon, pourquoi cela nous empêcherait-il d’apprécier ces petites bombes en puissance, auxquelles on pourra juste reprocher un léger manque de variété. A noter qu’en bonus pour l’édition française de l’album figure en dernière piste un remix électro de "Dead Disco", dénommé "Dead Rock & Roll", pas franchement indispensable mais assez sympa.