Lightning Dust
Lightning Dust
Appartenant à la galaxie Black Mountain de Stephen Mc Bean (qui se cache également derrière Pink Mountaintops et Jerk With A Bomb), Amber Webber et Joshua Wells font donc des infidélités à leur gourou le temps du premier album de Lightning Dust. Et si la demoiselle s’était déjà acoquinée par le passé avec les Early Day Miners de Daniel Burton, elle s’offre cette fois une collaboration rappelant celles de Nancy Sinatra et de Lee Hazelwood, ou encore, plus récemment, celle d’Isobel Campbell et de Mark Lanegan sur Ballad Of The Broken Seas.
Alors qu’il bénéficie sur un plan médiatique de sa filiation avec le sieur Mc Bean, le premier opus de Lightning Dust s’approche plus des tendances folks, davantage perceptible au sein de Pink Mountaintops, du songwriter de Vancouver que du rock’n’roll pur et dur à la Black Mountain. Bien qu’ils semblent avoir hérité par moments du psychédélisme de leur héraut, Amber Webber et Joshua Wells proposent des ballades mélancoliques entrecoupées de rares éclaircies, comme un "Wind Me Up" dans le plus pur cliché country-pop. Mais à l’aune de ces 10 titres, Lightning Dust met véritablement à l’honneur la voix voluptueuse d’Amber Webber qui tranche sur une instrumentation dominée par les claviers et les guitares. Avec des morceaux aussi superbes que déprimants ("Listened On", "Castles And Caves"), cet album s’adresse donc à toutes les âmes en peine et autres désabusés de la vie. D’autant que le duo frise la perfection à mesure que les morceaux se font noirs et désespérés.
Au final, Lightning Dust ne ressemble en rien à un énième projet parallèle que certains semblent multiplier au point de ne plus s’y retrouver. A titre d’exemple, Spencer Krug, l’un des leaders des Wolf Parade, ne sait plus où donner de la tête avec ses nombreux projets (Swan Lake, Sunset Rubdown) mais ne parvient jamais à réellement s’émanciper de l’ombre de Wolf Parade. Dès lors, si Lightning Dust est présenté comme un projet parmi tant d’autres de la Black Mountain Army, il parvient tout de même à se forger dès son premier album une identité propre, à distance respectable de tout ce qui s’est fait par le passé du côté de Vancouver. Heureusement pour nous, la déprime nous guette déjà…