Life Of Pause
Wild Nothing
Quand Wild Nothing met 3 ans à composer le successeur de Nocturne, les cœurs tendres s'extasient et se mettent déjà à rêver d'horizons plus purs, de dream-pop cotonneuse et d'electro-pop câline. Alors que de nôtre côté, ça fait un petit temps qu'on n'espère plus grand chose de cette musique monotone. Mais comme on est atteint d'un Alzheimer précoce, on se dit que peut-être Jack Tatum a enfin trouvé l'idée qui va nous aider à renouer avec un style musical avec lequel on a pas (ou plus) vraiment d'affinités. Et après avoir écouté les 11 titres de Life Of Pause, on est rattrapé par la réalité. Sans aucune surprise, Life Of Pause ne relève absolument aucun défi. Éloge de la platitude, clap 1000ème.
En réalité, ce qui est dérangeant réside ici dans le fait que l'album semble trop facile - dans le sens péjoratif du terme. Life of Pause sonne pile-poil comme un album composé pour être acclamé par les fans des genres évoqués plus haut, mais qui nous passe complètement au-dessus de la tronche et dont on ne se souviendra que pendant très peu de temps. Ainsi, ce qui avait fait le coup d'éclat sur Gemini (avec des morceaux comme "Chinatown" ou "Confirmation") est introuvable sur Life Of Pause. Entendons-nous bien, on est pas en train de dire qu'on appréciait davantage le bazar à l'époque, qu'on bouge avec la hype et que maintenant on trouve ça nul. On le pensait déjà. On se rend juste compte que l'audace était plus présente sur son album de 2010 que sur le dernier en date.
Pourtant, à bien y regarder, Life Of Pause aurait pu être album de l'année sur plein de sites indie-cool il y 5 ou 6 ans. Tous les éléments de la réussite y figurent : du xylophone afrobeat sur "Reichpop", aux guitares flottantes de "A Woman's Wisdom", en passant par les claviers fantomatiques d'"Alien" ou "Whenever I". D'ailleurs, ce sont précisément ces ingrédients qui lui ont attiré les faveurs des fans et des médias sur l'album suivant, le célébré et hypé Nocturne. Mais aujourd'hui, malgré les écoutes répétées et consciencieuses, seul le morceau "Adore" et sa guitare acoustique ont réussi à accrocher notre attention pendant 5 minutes consécutives.
Malgré toutes ces critiques, il faut quand même reconnaître que Jack Tatum un certain sens de la composition et de la mélodie, deux caractéristiques qui raviront à n'en point douter les fans les plus indécrottables du projet - et on les sait assez nombreux. Par contre, si, comme nous, vous n'étiez à la base pas convaincus depuis le départ par cette dream-pop synthétique, disons que cet album n'est pas l'argument qui vous fera changer d'avis... Tout simplement plus écœurant qu'un épisode d'Epic Meal Time.