Krülle Bol

This Is The Kit

Microbe – 2009
par Nicolas, le 2 février 2009
6

Quelques jours à peine après avoir chroniqué l’album de Megapuss, le dernier jouet en date de Banhart, voilà que mon rédacteur en chef me charge de disserter sur Krülle Bol, le premier opus de This Is The Kit. Mis à part qu’ils appartiennent tous deux à la grande famille du folk, il n’est guère utile de s’essayer à trouver des points communs entre les deux projets. Là où le premier est exubérant et à la mode, le second l’est à première vue nettement moins. N’y voyez pas de jugement de valeur, juste le constat de deux tendances que certains voudraient voir s’opposer. D’affrontement, il ne sera nullement question ici…

Sorti sur le très recommandable label Microbe, Krülle Bol est donc le premier essai d’une certaine Kate Stables accompagnée, dans la vie comme dans son projet, par Jesse D. Vernon (Morning Star). Une voix, une guitare, un banjo et quelques percussions, il n’en faut pas beaucoup plus pour que le couple tisse son univers particulier, bien aidé par John Parish à la production. N’ayant pas la prétention de chambouler l’ordre établi, ces douze compositions résolument folk, dans le sens le plus traditionnel qui soit, sont des petits bijoux de pureté et de simplicité. Regorgeant de ces atmosphères pastorales chères au genre donné, l’album souffre cependant d’une certaine linéarité. Alors que les titres s’enchaînent inlassablement, les ambiances, quant à elles, ne se renouvellent guère. Ce qui nuit bien évidemment à l’ensemble. Surtout quand on sait quelle dimension prennent les compositions en concert, où la complicité entre le couple Stables-Vernon est décuplée par la présence, à leurs côtés, de leur fille Mosey.

Pris séparément, les morceaux de ce Krülle Bol témoignent de la force du songwriting de Kate Stables, cette dernière trouvant un parfait équilibre entre écriture et mélodie au sein même des compositions. De fait, c’est la trop grande homogénéité de celles-ci qui risquent de détourner les auditeurs les moins assidus de ce formidable repère pour âmes en peine qu’est ce disque. Les autres, eux, ont tout compris, même s’ils ne donnent pas tout à fait tort à ceux qui ont fui. Un zeste de folie en plus que l’on aurait rien à redire !