Koi No Yokan

Deftones

Reprise Records – 2012
par Maxime, le 19 décembre 2012
6

Nous étions il y a deux ans restés sur notre faim avec le précédent disque des fameux Deftones, Diamond Eyes, pas désagréable mais privilégiant la puissance à l'écriture et au final un peu facile. "Leathers", le premier single de Koi No Yokan, lancé en éclaireur en septembre, nous avait au contraire laissé présager un retour aux sources faisant espérer le meilleur. Sorti il y a quelques semaines, c'est donc au tour de l'album de passer sur le grill.

Septième livraison studio du combo de Sacramento, Koi No Yokan est produit comme l'était le précédent par Nick Raskulinecz, un expert de l'enrobage de riff bien lourd (Foo Fighters bien sûr, l'album de reformation d'Alice In Chains), et comme la dernière fois l'efficacité se révèle rapidement être au rendez-vous. Au passage décernons une mention spéciale à la pochette, peut-être l'une des plus belles de cette année.

Dès les premières notes de l'introductif "Swerve City", Deftones fait feu de tout bois, et l'auditeur ne peut se retenir de hocher vigoureusement la tête. Le groupe confirme dans la foulée son envie d'en découdre avec "Romantic Dreams". Mais c'est effectivement le troisième morceau et donc premier single "Leathers" qui fait vraiment décoller le disque : chant d'outre tombe de Chino Moreno et énorme montée en puissance, ce n'est plus du dynamisme mais de la dynamite que l'on tient là. "Polterheist" démontre à la suite que l'on peut faire du nu-métal en 2012 et écrire une bonne chanson, tout simplement. "Entombed" fait un peut baisser la pression tout en continuant d'envoyer la sauce, Moreno mettant en avant sa voix et ses qualités de chanteur. Arrivés ainsi à peu près à mi parcours, on se dit que l'on tient là un très bon cru et que nos amis Californiens ont renoué avec leur glorieux passé.

C'est pourtant pile à ce moment-là que "Graphic Nature", un peu plan-plan, laisse retomber toute tension, et celle-ci ne remontera plus jamais vraiment par la suite. Ainsi le mal nommé "Tempest" n'en est pas vraiment une mais plutôt le ventre mou de l'album. "Rosemary" est bien écrit, rappelant même fugitivement les belles heures de White Pony, Graal que les Californiens, sans jamais vraiment décevoir, n'arrivent malheureusement plus à égaler, et le final "What Happened To You" conclut de manière honnête la galette, mais tout cela ne permet pas de véritablement transformer l'essai.

Alors, on se dit finalement que l'on tient là un disque un peu ambigu, efficace sans aucun doute, et globalement meilleur que le précédent, mais qui, mesuré à l'aune des premiers classiques du groupe, ne peut être tout à fait satisfaisant. On passe donc un bon moment avec ce Koi No Yokan qui suscite beaucoup d'espoir à la première écoute, mais sans réelle surprise et qui finit pas être rapidement digéré. Agréable, mais pas plus.

Le goût des autres :