Kitsuné Maison Compilation 5

Various Artists

Kitsuné – 2008
par Simon, le 30 janvier 2008
6

Quelques mois seulement après le raz-de-marée qu’avait provoqué la très recommandable compilation Kitsuné Maison Vol.4, le label décide de ne pas en rester là en proposant le cinquième volet d’une série qui n’en finit plus d’étonner. À l’évidence, il serait malvenu de changer une équipe qui gagne, Gildas et Masaya l’ont apparemment bien compris en ressassant une formule implacable faite d’electro bâtarde, de pop iconoclaste et de rock sous acid.

On retrouve donc sans trop d’étonnement les noms ayant fait la renommée du label (Digitalism, Rex The Dog,...) accompagnés des inévitables nouveaux venus (The Teenagers, Bitchee Bitchee Ya Ya Ya, David E Sugar,...), se disputant les trop rares places au sein du label. Mais autant le dire d’emblée, là ou Kitsuné Maison Vol.4 étonnait par sa fraîcheur et son dynamisme, ce cinquième volet manque à de nombreuses reprises de renouvellement et s’embourbe petit à petit dans le piège de la facilité. Paradoxalement, ce n’est ni la justesse ou encore la cohérence qui fait défaut ici mais bien l’absence de ce petit plus qui faisait du quatrième volet un disque essentiel, comme si le succès remporté par cette entreprise pouvait justifier à présent un relâchement mérité. On oubliera donc rapidement ces quelques remix malheureux dont la présence ici semble surtout vouée à combler les espaces par leur caractère trop convenable et surtout convenu.

S’il est légitime de pousser à ce stade de la chronique un soupir de dépit, nous sommes loin de crier au scandale, préférant nous focaliser sur les titres les plus marquants de cette nouvelle sélection. A ce titre, nous féliciterons la prestation de Fischerspooner qui ouvre le bal d’une bien belle manière avec son electro-pop relevée par l’élégance de son saxophone. On retrouvera également de belles sensations après un passage par le « Addicted » d’Alan Braxe qui régale l’auditeur d’une production electro soignée, tellement même qu’on l’envisagerait bien comme arrière-fond popisant. N’oubliant pas les titres directement club, la compilation distille avec une sagesse appréciable ses bombes électroniques, insistant sur les nappes en déferlante (DatA, autoKratz) et les refrains fiévreux (Pin Me Down, Does It Offend You, Yeah ?, Bitchee Bitchee Ya Ya Ya) pour donner au final un contenu assez diversifié pour ne jamais lasser tout en assurant une cohérence toujours aussi exemplaire (qui demeure une véritable marque de fabrique du label).

On sort indiscutablement divisé quant à ce disque, conscient d’une part que le niveau global est en baisse à la comparaison avec le quatrième opus de la série ; d’autre part, il ne fait aucun doute que la vision de la hype proposée par Gildas et Masaya a toujours de quoi séduire par son allure de faux mauvais garçon et son efficacité à l’épreuve des balles. Reste plus qu’à voir ce que nous réserve le sixième rejeton de la bande.

Le goût des autres :