Kitsuné Maison Compilation 4

A l’annonce d’une quatrième sortie de leurs fameuses compilations maison, Kitsuné a excité la curiosité de la plupart des chroniqueurs du globe, attendant une réponse rapide à l’excellente compilation précédente (logiquement appelée Kitsuné Maison Volume 3). Il faut bien admettre qu’ils sont partout : de Londres à Tokyo, en passant par Paris, le label est devenu rapidement un incontournable des soirées hype florissant à tout va. Gérant à la fois une marque de vêtements huppée et un label bien fourni en références, l’écurie franco-japonaise trouve encore le temps de déléguer à ses petits protégés la mission délicate de faire à nouveau danser le monde en l’espace d’un album. C’était évidemment sans compter sur un éventail plein à craquer d’artistes remontés à bloc pour s’acquitter de cette tâche pourtant difficile en raison de l’exigence de plus en plus pointue d’une foule de kids déchaînés.

Pas plus de discours, voyons tout de suite de quoi il en retourne. On commence les festivités sans plus attendre avec un titre étonnant : Darkel (moitié de Air) introduit cette galette avec un chef-d’œuvre pop mélodique mutant qui résonne comme une véritable déclaration d’amour à l’arrivée de cette guitare « vocodisée » qui renverse d’entrée de jeu toutes les idées que l’on pouvait se faire de la nouvelle hype française. Un bon point somme toute. The Whip enchaîne sans plus attendre sur un brûlot electro post-moderne aux sonorités vaguement cheap d’une efficacité à exploser des barreaux de chaises. On comprend tout de suite que la machine est huilée à souhait et que le reste de l’album va passer comme une lettre à la poste, et en effet, ce qui suit assure la permanence avec brio : en passant d’un rock sympathique typé Klaxons (« Hummer ») à des contrées plus strictement pop (« I Get Around »), les artistes gardent en permanence dans leur viseur une cible immanquable, à savoir, votre chère et tendre personne. On assiste ici à une vraie démonstration de force de la part d’une équipe qui fait preuve en toutes circonstances de cohérence sans oublier de respirer une bonne humeur pour le moins enthousiasmante, et le résultat est à la hauteur des espérances. Jeune dans la démarche, pop dans la substance et explosive dans la manière, Kitsuné envoie des bombes qui, chacune à leur manière, raviront même les plus réticents à cette nouvelle tendance maintenant bien ancrée dans les mœurs.

Plus sobres sur la forme que leurs cousins d’Ed Banger, on constate néanmoins que l’efficacité et la classe innée du label font office maintenant de gage de qualité sur cette nouvelle scène en passe de devenir l’évènement le plus excitant dans l’ère post-Daft Punk, nous offrant une sélection intelligente et festive qui est loin d’être seulement une simple alternative à la bande à Pedro Winter. Hype is Hype.