Kale Plankieren - Dutch Cassette Rarities 1981 -1985 Vol. 1

Il y a quelques mois, Marcel Dettmann faisait un beau cadeau au label Dekmantel en lui offrant le troisième numéro de sa série Selectors. Une compilation (non mixée) sur laquelle le Berlinois revenait sur une jeunesse passée chez les disquaires à se ruiner en disques de post-punk, de sytnh-wave et d'EBM. L'occasion rêvée pour lui de faire découvrir à son public quelques pépites moins connues de Front 242, Ministry, Fag Gadget ou Cabaret Voltaire. Une compilation de qualité donc, mais qui se démarquait des deux premiers volumes par l'apparente "banalité" de la sélection - en effet, quand ce sont des gars comme Young Marco ou Motor City Drum Ensemble qui s'y collent, c'est la garantie pour le commun des mortels de se voir servir des titres sortis de l'au-delà. En fait, en découvrant ce Selectors 003, c'est plutôt des titres du calibre de ceux entendus sur Kale Plankieren - Dutch Cassette Rarities 1981 – 1985 Vol.1 qu'on espérait secrètement découvrir. Car hormis les diggers fous et les DJ's à temps plein, qui peut vraiment prétendre maîtriser la scène post-punk / art punk / synth-wave / deviant funk de la première moitié des années 80 aux Pays-Bas? Pas Marcel Dettmann donc, mais bien les gars de chez Knekelhuis, label amstellodamois avec un gros penchant pour la chose synthétique et un peu tordue - c'est notamment eux qui sortent les titres de De Ambassade, le projet in het nederlands de Dollkraut qu'on vous conseille très chaudement. Pour ce premier volume de la série donc, on a droit à neuf titres qui n'ont pas la prétention de tenter de montrer qu'à cette époque les Pays-Bas jouaient la carte de l'avant-garde, mais bien qu'un mouvement alternatif et DIY s'épanouissant partout dans le pays, de Rotterdam à Zwolle en passant évidemment par Amsterdam, influencé par ce que des gens comme The Cure, Depeche Mode, Suicide ou la clique Factory Records avaient initié. Compilé par le digger Mark van de Maat, Kale Plankieren - Dutch Cassette Rarities 1981 – 1985 Vol.1 possède donc un double avantage: d'abord celui de proposer en une une grosse trentaine de minutes un panorama extrêmement lisible de la scène underground de l'époque ; ensuite celui de le faire au travers d'une sélection qui a opéré des choix stratégiques en amont pour ce concentrer sur ce qu'il y avait de meilleur sur ces fameuses cassettes. Ce qui nous donne à l'arrivée une plongée assez passionnante dans un univers dont on soupçonnait jusqu'alors l'existence, et qui a le mérite d'être très simplement raconté au travers de liner notes bien utiles sur un LP déjà sold out sur le Bandcamp du label, mais encore disponible en cherchant un peu sur la toile ou en le demandant gentiment à son disquaire préféré. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.